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PolitiqueMoyen-Orient

Le Qatar, acteur clé dans les négociations sur les otages

Srinivas Mazumdaru
23 novembre 2023

La capacité du Qatar à s'adresser à toutes les parties dans le conflit actuel semble avoir porté ses fruits avec la libération d'otages prévues ce vendredi à Gaza.

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L'émir du Qatar
Image : picture alliance/360-Berlin

La "pause humanitaire" dans la bande de Gaza peut être considérée comme un triomphe pour le Qatar, petit pays du golfe Persique.

L'armée israélienne et les branches armées du Hamas et du Hezbollah au Liban, accepteraient de cesser provisoirement les combats. Un accord négocié sous l'égide du Qatar, des Etats-Unis et de l'Egypte.

Félicité par certains, le Qatar est critiqué par d’autres qui affirment qu’il était complice de l’attaque terroriste du 7 octobre, qui a fait 1.200 morts, parce qu'il héberge la direction politique du Hamas depuis 2012.

Guido Steinberg, associé principal à l'Institut allemand pour les affaires internationales et de sécurité, remarque la longévité du rôle diplomatique du Qatar dans la région.

Pour lui, "le rôle du Qatar est particulièrement sensible parce que l'émirat sert d'intermédiaire depuis plus de deux décennies maintenant. Le Qatar s'efforce donc d'entretenir les meilleures relations possibles avec toutes les parties de la région. Cela signifie par exemple qu'une grande base aérienne américaine se trouve au Qatar, mais que le Qatar entretient en même temps de très bonnes relations avec l'Iran et le Hezbollah, par exemple".

Des décombres à Rafah après les bombardements de l'armée israélienne
L'accord prévoit également que l'aviation israélienne arrête de survoler le sud de la bande de Gaza pendant les quatre jours, et le nord pendant six heures chaque jourImage : Ismail Muhammad/UPI Photo via Newscom picture alliance

Des libérations progressives


La trêve permettrait la libération de 50 otages détenus par le Hamas à Gaza, essentiellement des femmes et des enfants, en échange de la libération d'environ 150 prisonniers palestiniens enfermés dans les prisons israéliennes. 

L'aide humanitaire, qui fait cruellement défaut, entrerait aussi dans la bande de Gaza.

Au cours des six dernières semaines, environ 13.000 personnes auraient été tuées à Gaza, selon les autorités sanitaires du territoire contrôlé par le Hamas. 

Des négociations étaient en cours depuis des semaines, alors qu'Israël lançait son offensive terrestre dans la bande de Gaza après l’attaque terroriste du Hamas le 7 octobre dernier. 

Cependant, la pression s'est accrue - de la part de la communauté internationale, du principal allié d'Israël, les Etats-Unis, et des familles des otages qui ont exigé que leur gouvernement se concentre sur la libération de leurs proches.

Des manifestants à Jérusalem demandent le retour des otages
Quelque 240 personnes ont été enlevées et emmenées dans la bande de Gaza lors de l'attaque menée le 7 octobre sur le sol israélien par le HamasImage : Nir Alon/ZUMA Press Wire/picture alliance

Le modèle suisse de la diplomatie qatarie


Sanam Vakil, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord au sein du groupe de réflexion britannique Chatham House, ajoute que le poids financier du Qatar en fait "un intermédiaire naturel pour sécuriser les otages." Il note que "le Qatar entretient depuis longtemps une relation pragmatique dans le cadre de laquelle il utilise des incitations financières pour gérer et désamorcer les différents cycles de tensions et de guerre entre Israël et le Hamas."

La trêve a été ajournée à vendredi matin (24.11) et devrait durer quatre jours. Les premiers otages doivent être libérés dans l'après-midi à 14h TU, selon Doha.

A l'occasion de son allocution hier soir à Tel Aviv, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a insisté sur le fait que "la guerre continue", malgré l'accord.