Le rapport Mueller et la mort du califat de Daech
25 mars 2019La presse allemande revient dans ses commentaires sur deux faits d'actualité internationale: l'annonce de la victoire des Kurdes sur Daech en Syrie et la remise du fameux rapport "Mueller" aux Etats-Unis. Son contenu n'a pas été dévoilé, mais il ne serait pas parvenu à établir d'immixtion, dans la campagne de Donald Trump, de la part du Kremlin.
"On ne sait pas encore si - et si oui quand - le rapport Mueller sera publié" ; die tageszeitung résume en une phrase les incertitudes entourant ce document si attendu.
La taz résume ce qui a filtré des conclusions : il y a des activités criminelles dans l'entourage de Donald Trump, les 34 mises en examen déjà prononcées contre des particuliers et les trois plaintes contre des entreprises vont être confirmées et le rapport fournit la liste des contacts entre l'équipe Trump et des acteurs russes… mais aucune nouvelle inculpation n'est prévue.
"Il reste" titre la Süddeutsche Zeitung en parlant de Donald Trump. La SZ revient sur les deux ans de l'enquête, avec des théories du complot de part et d'autre – deux ans qui ont ébranlé la confiance des Américains en l'Etat de droit et en leur démocratie.
La Frankfurter Allgemeine Zeitung écrit : "quelle qu'ait été cette influence sur le résultat des élections de 2016, les démocrates doivent se demander comment il se fait qu'un candidat qui fait campagne en faisant le choix du racisme, de la misogynie et du mépris de la constitution – Donald Trump – peut approcher si près de la victoire. Inutile de s'accrocher à la théorie du grand complot russe : les démocrates ont échoué à proposer un programme alternatif convaincant pour les électeurs".
La califat n'est plus, les terroristes si
Quant à la victoire clamée par les milices kurdes de Syrie sur le dernier bastion tenu par le groupe "Etat islamique", la FAZ cite le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, qui souligne que "Daech reste dangereux".
die tageszeitung se félicite que le "califat" autoproclamé, qui était grand, un temps, comme l'Autriche, soit défait. Mais les gens qui l'ont créé, eux, sont toujours là.
"Les alliés de Daech en Egypte, en Afghanistan et dans d'autres pays restent une menace, tout comme les islamistes présents en Allemagne et dans d'autres pays européens", abonde la SZ, qui repose par ailleurs la question de l'endroit où les terroristes européens membres du groupe devront être jugés.
A noter : les Kurdes de Syrie ont appelé ce lundi à la création d'un tribunal international spécial pour juger les crimes du groupe "Etat islamique". Ce tribunal serait, basé dans le nord-est du pays.