Le virus Ebola maîtrisé en RDC
29 juin 2018Au total, 24 personnes ont été guéries de la maladie depuis le début de l'épidémie. Le ministre congolais de la Santé Oly Illunga souligne que plusieurs facteurs, dont la sensibilisation des populations, mais surtout le vaccin expérimenté pour la première fois en RDC, administré aux personnes ayant de fortes chances de contracter la maladie, ont permis de circonscrire l'épidémie dans les foyers atteints.
Implication des peuples autochtones
"Il y a plusieurs éléments qui y ont contribué. Ce qui a permis d'abord de maitriser la situation c'est un plan de riposte selon notre procédure. L'implication des peuples autochtones, c'est vraiment quelque chose qui a permis de rapidement contrôler la situation en sept semaines, c'est quand même assez exceptionnel qu'on ait pu contenir une épidémie qui a débuté dans trois foyers différents. Et c'est vrai que le vaccin a aussi permis de casser plus rapidement la chaine de transmission", assure Oly Illunga.
Les habitudes socio-culturelles
Le ministre de la santé se réjouit de cette stabilisation mais il nous confirme que la République démocratique du Congo ne peut échapper définitivement à ce virus à cause du contexte socioculturel du pays.
"Ebola c’est une maladie socio-culturelle, la solution c’est dans la communauté. Les facteurs de risque même d’Ebola font partie des cultures africaines. Parce que quand vous avez un décès vous n’allez pas négliger le corps, vous n’allez pas le jeter, ce n’est pas possible. Quand votre frère est malade vous êtes obligé d’aller à son chevet vous occuper de lui. C’est ça la culture africaine. C’est pour cela qu’il faut que la communauté et les chefs traditionnels comprennent le danger, et là nous pouvons espérer en finir avec la maladie ", a confirmé de son côté le Dr Kebela Ilunga, épidémiologiste, pour qui cette maladie est due aux réalités africaines.
Neuvième épidémie en RDC
Depuis la découverte du virus en 1976, neuf épidémies ont frappé la République démocratique du Congo. Avec à chaque fois, dans les grandes lignes, le même scénario. La sensibilisation doit donc rester une priorité, selon le docteur Kebela Ilunga.