Les femmes africaines progressent en politique
21 septembre 2020L’Afrique compte une seule femme présidente de la République : l’Ethiopienne Sahle-Work Zewde est au pouvoir depuis bientôt deux ans. Son rôle reste cependant honorifique.
Dans une interview à la DW, Amina Mohamed, vice-Secrétaire générale de l’Onu, constate avec regret que la dirigeante éthiopienne "est une femme étonnante, mais elle est la seule".
Lire aussi → OMC : à la fin, il ne peut en rester qu’un. Ou une…
Amina Mohamed ajoute qu’à défaut d’être présidente de la République, une femme pourrait aussi être vice-présidente dans son pays. Elle pense, malgré tout, que "nous faisons un peu mieux".
"Je pense que nous ne devons pas sous-estimer l’importance du nombre de femmes ministres de la Santé, ministres des Finances et ministres de l’Agriculture", indique la présidente du Groupe des Nations unies pour le développement durable.
Lire aussi → Fadji Maina sur les marches de la NASA
Au Nigeria, le pays d’origine d’Amina Mohamed, l’actuelle ministre des Finances est une femme, Zainab Ahmed.
Espoir dans la nouvelle génération africaine
La 75e session de l’Assemblée générale des Nations unies se tient jusqu’à la fin du mois. Les dirigeants du monde entier doivent se pencher sur les actions à mener pour parvenir à "la pleine réalisation de l’égalité des sexes", selon Onu femmes.
L’Union africaine prend des initiatives pour faire éclore des femmes leaders sur le continent, selon Amina Mohamed. L’aspiration 6 de l’Agenda 2063 appelle à un continent africain "dont le développement repose sur le potentiel des peuples africains, en particulier les femmes et les jeunes, et qui prend soin des enfants". Un réseau des femmes africaines dirigeantes a ainsi été mis en place.
"Je pense que notre voix de femme est beaucoup plus entendue que par le passé", a fait savoir la diplomate des Nations unies à la DW. Amina Mohamed place son espoir dans la jeune génération. "Elles n’attendent pas le gouvernement. Elles n’attendent pas que quelqu’un leur dise ce qu’il faut faire", ajoute Mme Mohamed qui estime que ce type de femme libérée est en progression en Afrique.
Des leaders pour faire face à la pauvreté
Selon la Banque mondiale, le taux de pauvreté a diminué en Afrique entre 1990 et 2015. Mais le nombre de pauvres a augmenté dans la même période, passant de 278 millions en 1990 à 413 millions en 2015.
Selon Amina Mohamed, "l’instabilité observée sur le continent est due au manque d’investissement dans les hommes et sur les leviers de la pauvreté, de la faim, de l’inégalité".
Celle-ci propose de mieux investir dans l’éducation, l’accès à la santé. Elle souhaite aussi des changements face aux inégalités entre les populations des zones rurales et des zones urbaines sur le continent.