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Economie

Les secrets de la réussite

22 mars 2019

A la rencontre de Fatoumata Ba et Aliko Dangote, deux entrepreneurs africains qui ont vu juste.

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Fatoumata Ba, Gründerin von Jumia
Image : picture-alliance/G. Hammerbacher

"Je me sentais vide", explique Fatoumata Ba au Tagesspiegel. Avant de fonder le site de vente en ligne Jumia où les petits commerçants peuvent vendre leurs produits, la Sénégalaise travaillait à Paris. Elle gagnait bien sa vie, depuis son appartement on pouvait voir la Tour Eiffel. Mais Fatoumata Ba voulait autre chose.

L'article débute avec cette anecdote racontée par Fatoumata Ba. Nous sommes en 2014, lorsqu'elle est en Côte d'Ivoire, un des premiers pays dans lequel elle a lancé sa plateforme Jumia.

Fatoumata Ba se retrouve assise devant une certaine Mme Diaby, une dame de 70 ans, qui vend des téléphones portables. Elle lui expose son concept et "les nouvelles opportunités d'affaires" qu'offre le business en ligne. Quand elle termine son speech de présentation, Mme Diaby lui demande : "C'est quoi internet ?".

Fatoumata Ba  explique que c'est un exemple qui montre "quels obstacles particuliers il faut franchir lorsqu'on fonde une entreprise en Afrique, mais aussi à quel point les chances sont grandes pour les entrepreneurs de pouvoir proposer des opportunités de développement pour le continent."

La croissance en Afrique n'est pas assez forte

D’ici 2050, la population africaine devrait doubler. Si toutes ces personnes veulent trouver un emploi, il faut des croissances économiques beaucoup plus fortes. C'est le cas au Sénégal de Fatoumata Ba qui a certes "une bonne croissance de 6 à 7%, mais au vu de la croissance de la population ce n'est pas suffisant."

Pour convaincre à l'époque des personnes comme Mme Diaby, Jumia avait développé des vidéos d'explications et recruté des étudiants en e-commerce en Côte d'Ivoire qui accompagnent les petits entrepreneurs pour se lancer sur Jumia.

Fatoumata Ba voyage beaucoup. Jumia opère aujourd'hui dans 14 pays d'Afrique avec deux millions de clients. Une partie de l'entreprise va faire son entrée à la bourse de New York prochainement.

La jeune femme se souvient comment, pendant ses années à Paris, elle tentait de s'habiller le moins possible dans un "style africain". Aujourd'hui, elle est tellement connue qu'elle porte les habits et la coupe de cheveux qu'elle veut. Pour elle, conclut l'article, "c'est un signe qu'elle a réussi."

Le Bill Gates africain

La Frankfurter Allgmeine Zeitung dresse cette semaine le portrait d'Aliko Dangote, l'homme le plus riche d'Afrique, surnommé le Bill Gates africain. D'ailleurs, Bill Gates, l'homme le plus riche du monde, n'avait pas manqué d'assister au mariage de la fille d'Aliko Dangote, dont la fortune personnelle est évaluée à plus de dix milliards de dollars. Entre milliardaires, on s'invite.

Frankreich Paris - Aliko Dangote
Image : picture-alliance/dpa/C. Petit Tesson

Mais si le journal nous parle de la carrière d'Aliko Dangote, c'est parce que le Nigérian est en train de faire construire la plus grande raffinerie de pétrole du monde au sud de Lagos. Elle doit être opérationnelle selon lui d'ici 2020. Mais pour les experts ce sera plutôt 2022 parce que tout est à faire – les routes, un port, le réseau électrique.

Pour Aliko Dangote, c'est "une frustration permanente" de constater que le Nigéria est le plus gros producteur de pétrole du continent mais transforme son or noir à l'étranger pour devoir importer ensuite "chaque goute d'essence et de diesel" à des prix très élevés.

Un clone pour être partout

"Remplacer les importations par ses propres produits, voilà l'objectif de Dangote", explique la Frankfurer Allgemeine Zeitung. Au début, c'était la farine, le sucre, le riz, puis les jus, les emballages, et finalement le ciment qui avait définitivement propulsé le natif de Kano dans le monde des super riches.

A l'époque, "un seul coup de fil au président Obasandjo avait suffi pour augmenter les taxes sur les importations de ciment", favorisant ainsi la production de Dangote. C'est toujours pareil mais les politiques se défendent, écrit le journal, en affirmant que "sans protectionnisme, l'Afrique va rester la décharge du monde".

Pour beaucoup d'homme d'affaires, cette raffinerie suffirait. Pas pour Aliko Dangote, qui veut aussi racheter le club de football d'Arsenal et se trouver une nouvelle femme après plusieurs divorces. Le temps pourrait bien finir par manquer au milliardaire. Il a d'ailleurs récemment expliqué "qu'il se clonerait bien, pour pouvoir s'occuper d'encore plus de choses en même temps."

Symbolbild I Journalismus
Marco Wolter Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_francais