1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

L'aide s'organise en Libye après les inondations

Carole Assignon | Avec agences
14 septembre 2023

En Libye, l'aide internationale s'intensifie après les inondations qui ont fait des milliers de morts et de disparus. Les équipes de secours s'activent dans les zones sinistrés en dépit des difficultés.

https://p.dw.com/p/4WLZk
Débarquement de l'aide humanitaire à l'aeroport de Tripoli
L'aide humanitaire commence à arriver en LibyeImage : Hamza Turkia/Xinhua/picture alliance

Selon un dernier bilan du porte-parole du ministère de l'Intérieur du gouvernement de l'Est, 3.840 morts ont été recensés rien que dans la ville de Derna.

L'ONU, les États-Unis, l'Union européenne et de nombreux pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord ont promis d'envoyer des équipes de secours et de l'aide. Certaines sont déjà sur place d'ailleurs. L'Union européenne (UE) a également débloqué une première enveloppe de 500.000 euros et le Royaume-Uni a annoncé une première aide de 1,16 million d'euros pour répondre aux besoins les plus urgents des Libyens.

 Le Comité International de la Croix-Rouge (CICR) a annoncé pour sa part avoir dépêché des équipes supplémentaires dans les zones sinistrées pour la distribution de l'aide humanitaire, ajoutant avoir "fourni 6.000 sacs mortuaires".
De son côté, le Programme alimentaire mondial (PAM) a précisé dans un communiqué avoir commencé à fournir une aide alimentaire à plus de 5.000 familles déplacées par les inondations.

Ces inondations viennent aggraver la situation de la Libye, un pays miné par la corruption et qui peine à se relever de plusieurs années de guerre. 

Des secouristes dans les rues de Derna
Les secours s'activent pour venir en aide aux sinistrésImage : Ahmed Elumami/REUTERS

Une aide plus que nécessaire

De la nourriture, des réservoirs d'eau potable, des abris d'urgence, des médicaments, de l'aide médicale, du matériel de secours… ce sont autant de biens et services qu'attendent les sinistrés en Libye après les inondations. 

Si cette aide s'organise petit à petit, l'accès aux zones sinistrées dans l'est reste toutefois très difficile après la destruction des routes et des ponts. Les dommages causés aux lignes électriques et téléphoniques coupées dans de vastes zones compliquent également les communications et in fine l'acheminement de l'aide. 

Asma Khalifa, experte de la Libye à l'Institut allemand d'études mondiales et régionales (GIGA) à Hambourg, insiste sur l'importance de la mobilisation.

"Il faut une assistance aérienne et des capacités d'évacuation et de sauvetage, ce que la Libye ne possède pas. Et donc, tous les pays voisins — et la Libye n'est pas si loin de l'Europe —  toute aide de ce type venant des tout les pays est désespérément nécessaire" explique-t-elle.

Un avion français transportant une quarantaine de sauveteurs et plusieurs tonnes de matériel sanitaire, dont un hôpital de campagne, a déjà été affrété. L'Egypte entend pour sa part installer des camps dans l'ouest du pays pour abriter les survivants des inondations.

Infrastructures détruites à Derna
Les inondations ont causé des milliers de morts et de nombreux dégâts matérielsImage : Esam Omran Al-Fetor/REUTERS

Une catastrophe

Dans l'Est en bord de mer, dans des villes comme Derna, les victimes se comptent par milliers. Le déferlement d'eau dans la nuit de dimanche à lundi a provoqué la rupture de deux barrages et provoqué des dégâts énormes. Cette ville côtière avait déjà été durement touchée par la guerre civile

Si les experts du changement climatique ont établi un lien entre le désastre et les effets du changement climatique, la corruption, des années de chaos et de délabrement des infrastructures expliquent également le lourd bilan des inondations.

"C'est clairement une catastrophe. La négligence est évidente. La corruption toujours croissante est évidente ! Ces barrages n'ont pas été entretenus depuis trente ans ou plus. Tout le monde savait qu'une tempête allait arriver et qu'il pleuvrait" estime Ismail Al-Senussi un ancien porte-parole du Conseil d'État depuis Tripoli.

 L'organisation  météorologique mondiale qui dépend de l'ONU est même plus sévère encore : elle estime que des milliers de morts auraient pu être évités avec une meilleure coordination en terme d'alerte et de gestion des urgences.

DW Französisch Carole Assignon
Carole Assignon Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_afrique