L'ONU enquête sur les armes chimiques en Syrie
19 août 2013Formée d'une vingtaine d'enquêteurs, l'équipe enquêtera ainsi à Khan al-Assal près d'Alep dans le nord syrien, à Ataybah près de Damas et à Homs. Cette équipe, dirigée par le Suédois Ake Sellstrom, avait été constituée il y a plus de cinq mois déjà. Mais les négociations avec le régime de Bachar el Assad concernant la liberté de mouvement des enquêteurs onusiens en Syrie se sont avérées plus longues et difficiles qu'espérées.
Le but de la mission
Il s'agit pour les experts d'apporter des preuves formelles que des armes chimiques ont été utilisées. Selon les services de renseignement de plusieurs pays occidentaux, dont les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France, cela aurait été le cas. Ces pays estiment qu'à plusieurs reprises, du gaz sarin aurait été utilisé. C'est donc ce qu'il s'agit de vérifier.
Qui est responsable ?
Aussi étrange que cela paraisse, les enquêteurs ne doivent pas déterminer qui sont les coupables, cela fait partie des conditions négociées pour la mission des enquêteurs. Apparemment, Damas a imposé cette clause. Certains observateurs estiment aussi que le régime a fait durer les négociations plus longuement que nécessaire afin de rendre l'enquête plus difficile.
Alors que la mission d'experts était déjà fin prête début avril, ce n'est que maintenant qu'elle a obtenu le feu vert de Damas. Suffisamment de temps donc, critiquent-ils, pour effacer ou manipuler des indices. A l'origine, Damas demandait une enquête de l'ONU sur le seul site de Khan al-Assal, mais refusait d'autres enquêtes ailleurs. Qui sont les coupables, qui a fait usage d'armes chimiques dans la guerre civile ?
L'incertitude demeure jusqu'à ce jour, différentes théories circulent, mais jusqu'ici les forces fidèles au président syrien et les forces insurgées se renvoient la balle, s'accusant mutuellement d'être les méchants.
Poursuite des combats
Quoi qu'il en soit, sur le terrain, armée syrienne et rebelles continuent à se combattre. Selon une source militaire ce lundi l'armée se serait emparée de toutes les positions prises récemment par les insurgés dans la région de Lattaquié, dans le nord-ouest de la Syrie, fief de la communauté alaouite à laquelle appartient le président Bachar al-Assad. Selon les Nations unies, plus de 20.000 civils syriens sont entrés dans le nord de l'Irak ces quatre derniers jours, l'un des mouvements de fuite les plus massifs depuis le début du conflit syrien. Jusqu'ici, les combats ont déjà contraint en tout deux millions de personnes à s'exiler dans les pays voisins.