L'opposition burundaise fait campagne à mots couverts
20 janvier 2020A quatre mois des élections générales, les partis d'opposition burundais poursuivent une campagne discrète, conscients des risques qu'ils prennent si leur message est trop critique vis-à-vis du gouvernement.
Selon Arcade Habiyambere, secrétaire général et porte-parole du parti Front Populaire National Imboneza, la situation politique n'est pas rassurante. Pour ce parti âgé de sept mois, la stratégie consiste d'abord à faire profil bas.
"La stratégie qu'on applique au sein du parti FPN Imboneza est d'abord d'expliquer notre message à la population, de vulgariser l'idéologie du parti mais d'une façon discrète, pour ne pas tomber dans les pièges de l'ennemi. Si vous allez sur le terrain, vous pourriez pensez que le FPN ne fait rien. Mais c'est la stratégie que nous avons adoptée : on dissimule. C'est parce qu'ici au Burundi, si tu montres que tu es fort, alors tu deviens l'ennemi de tout le monde. On a déjà vécu cela et c'est la raison pour laquelle on se comporte de cette manière."
Mobiliser la jeunesse
Fidélité Nibigira est candidate à l'élection présidentielle pour le parti Alliance pour la paix le développement et la réconciliation. Elle insiste sur la mobilisation de la jeunesse qui est majoritaire dans l'électorat : "Nous voulons que les jeunes s'inscrivent sur les listes électorales afin de voter pour les députés et les conseillers communaux. Le message que je leur donne est de rester unis et de travailler ensembles pour que l'objectif de gagner les élections soit atteint."
S'implanter à l'échelle nationale
Quant au parti Union pour la paix et le développement, il a pour objectif principal de s'assurer une implantation nationale, conformément au code électoral. Kassim Abdoul est le candidat à la présidentielle de ce parti : "On s'attelle principalement à l'implantation du parti au niveau communal parce qu'un parti doit présenter des listes par colline. C'est un enjeu très important qui est la principale innovation du code électoral. Un parti doit prouver qu'il est implanté sur tout le territoire national."
Cinq partis d'opposition ont déjà présenté leurs candidats à la présidentielle de 2020. Il y a une femme parmi eux. Les formations politiques ont jusqu'à la fin du mois de février pour présenter leurs candidats.
Après les annonces répétées par le président Pierre Nkurunziza qu'il ne se présenterait pas pour un quatrième mandat en 2020, la classe politique attend de connaître le nom du futur candidat du parti présidentiel.