RDC : Thomas Lubanga accusé de soutenir le M23
13 janvier 2025Selon les experts de l'Onu, Thomas Lubanga et un autre ancien seigneur de guerre de l'Ituri, Kahwa Panga, seraient maintenant installés en Ouganda.
Leur rôle : recruter des jeunes à travers des milices Zaïre et Mapi à partir de l'Ituri pour le centre de formation du M23 à Tshanzu.
Ces deux leaders commanderaient la structuration de ce mouvement en Ouganda.
Les révélations faites par les experts de l'Onu laissent beaucoup de Congolais perplexes, indique Christian Shauri, coordonnateur des "Jeunes leaders", une organisation citoyenne de la province de l'Ituri.
"Ce rapport vient de nous révéler beaucoup de choses que nous ne connaissions pas, et ces grandes révélations, nous devons les prendre en compte. Je crois qu'il y avait un groupe d'autodéfense, ce n'est plus maintenant le cas, la forme semble changer : ça devient maintenant un groupe créé dans le but de combattre notre pays. Nous devons tous être alertés."
Le camp Lubanga nie...
Les partisans de Thomas Lubanga et de Kahwa Panga eux, continuent de rejeter les observations faites sur les activités de leurs leaders depuis plusieurs mois par le renseignement militaire congolais.
Ils interprètent le départ de ces deux hommes en exil comme une façon de se protéger contre les menaces de mort de la part des autorités militaires de l'état de siège en vigueur, et non comme une quelconque collaboration avec les rebelles du M23.
"Ça, ce sont des discours d'auto-satifaction parce que Thomas Lubanga n'a pas le niveau de rejoindre les groupes armés. C'est un Monsieur qui a toujours milité pour la paix et nous n'allons pas une seule seconde rejoindre les forces négatives contre la République Démocratique du Congo qui est notre pays à tous", indique Olivier Djumbu, un des partisans de Thomas Lubanga.
"Qu'ils reviennent à la raison"
L'armée, quant à elle, dit regretter la position prise par ces deux anciens chefs de guerre contre la République.
"On conscientisait ces compatriotes (Lubanga et Kahwa) afin qu'ils reviennent à la raison. Ils ne peuvent pas s'associer aux ennemis pour venir détruire la province. Tous les jeunes doivent s'associer à la patrie et ne pas vouloir s'associer avec l'ennemi", dit le lieutenant Jules Ngongo, porte-parole de l'armée congolaise en Ituri.
Thomas Lubanga a été condamné en 2012, à 14 ans de prison, pour recrutement d'enfants soldats avant d'être libéré en 2020.
Kahwa Panga a été condamné, lui, à 9 ans de servitude pénale pour, entre autres, participation à un mouvement insurrectionnel et crime de guerre par la justice congolaise et libéré en 2023. Les deux hommes ont ensuite fait leur entrée en politique.