L'échec des États-Unis en Irak
12 juin 2014Le monde se souvient qu'en 2003, le président américain George Bush avait parlé de «mission accomplie» à la fin de la guerre en Irak, note Die Welt. Mais la guerre civile, avec ses milliers de morts, a débuté. En 2011, lors du retrait des troupes américaines, Barack Obama a parlé de «moment de succès» et affirmait que son pays laissait derrière lui un Irak « stable et souverain». Or, les djihadistes viennent de prendre Mossoul, la deuxième ville du pays. D'après le journal, la responsabilité de l'éclatement du pays ne revient pas qu'aux États-Unis. Alors que Washington avait prôné la réconciliation entre sunnites et chiites, le Premier ministre chiite, Nouri al Maliki a, au contraire, tout fait pour éloigner les sunnites, écrit Die Welt.
L'Irak est devenu le nouvel Afghanistan, souligne la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Ce que Ben Laden n'a pas réussi à faire avec Al Qaïda est en train de se produire en Irak : les djihadistes créent un espace de terreur qui menace notre sécurité, assure le quotidien. L'État islamique en Irak et au Levant profite de la porosité des frontières avec la Syrie et attire des combattants venus d'Europe. L'Occident doit se demander pourquoi il a laissé les armes et l'argent envoyés aux rebelles syriens passer dans les mains des terroristes. Il est temps que l'Ouest se préoccupe de la Syrie, conclut la FAZ.
Deux autres journaux reviennent sur la victoire lors d'une primaire d'un membre quasi inconnu du Tea Party sur un célèbre Républicain aux États-Unis. Pour die tageszeitung, les électeurs du très conservateur Tea Party ont sanctionné le candidat républicain pour son ouverture sur la politique d'immigration. Les Républicains sont face à un dilemme, s'ils veulent gagner des voix pour les futurs scrutins, ils doivent aller encore plus à droite. Au risque de perdre les électeurs latinos. Or sans eux, ils ne gagneront pas la présidentielle de 2016.
Pour la Süddeutsche Zeitung, la chute d'Eric Cantor, le numéro deux de la chambre des représentants, montre l'absence de leadership au sein du parti républicain. Eric Cantor avait voulu se rapprocher du Tea Party mais il a échoué. Sa défaite montre que le parti ultra-conservateur, qui prône moins d'État, est devenu incontrôlable.