Macron sort vainqueur du duel
4 mai 2017Pour l'éditorialiste de la Frankfurter Allgemeine Zeitung, jamais un affrontement télévisé avant un second tour en France n'aura été aussi confus et agressif que celui-ci. La candidate du Front national n'a eu de cesse d'attaquer verbalement son adversaire, tout en en disant le moins possible sur son programme. Elle a également tenté de faire passer Emmanuel Macron pour un pion de Berlin tout en propageant un certain nombre de demi-, voire de contre-vérités. Quant aux deux journalistes censés animer le débat, ils n'ont pratiquement pas réussi à en placer une, glacés par le ton brutal de leurs invités.
Il faut dire que Marine Le Pen ne s'est pas non plus vraiment donné la peine de répondre à leurs questions, écrit die Zeit qui titre sur un jeu de mot : "Le Pen donne le Trump". Dès le début, la candidate du Front national a refusé de suivre les règles du débat. Et si Emmanuel Macron a mal démarré, il a réussi à fourbir ses armes au fil du débat. Cela dit, conclut le quotidien, il est peu probable que le duel ait une influence réelle sur le choix des électeurs dimanche prochain...
Le ni...ni n'est pas une solution
die tageszeitung revient sur l'attitude des mélenchonistes, c'est-à-dire ceux qui ont voté Jean-Luc Mélenchon au premier tour. Des électeurs qui veulent tout sauf Marine Le Pen au pouvoir mais qui ne peuvent pas non plus imaginer voter Emmanuel Macron. Le journal berlinois de gauche porte un regard sévère sur ces partisans du "ni ... ni". Bien sûr, le programme du candidat centriste est plus que critiquable. Et bien sûr, on peut comprendre la déception des mélenchonistes. Mais quiconque boycotte le second tour gâche un moyen simple de donner une gigantesque claque à l'extrême droite. Certes, assommé ne veut pas dire mis hors d'état de nuire mais, pour die taz, il sera toujours possible d'être opposant sous Macron. Alors que si Marine Le Pen devient présidente, cette liberté de ne pas être d'accord et de pouvoir le dire sera plus que menacée.
Ambiance tendue entre Londres et Bruxelles
Là encore, il est beaucoup question d'agressivité. Personne ne s'attendait à ce que le règlement de la sortie du Royaume Uni de l'Union européenne soit simple. Mais que le climat soit déjà aussi empoisonné est tout de même assez surprenant, écrit la Süddeutsche Zeitung. Il est clair que Londres veut négocier le meilleur deal possible. Et que Bruxelles veut montrer qu'il n'y a aucun avantage à sortir de l'Union. Mais il serait dans l'intérêt de tous de trouver un compromis. Le ton de Theresa May se fera peut-être plus conciliant après les législatives anticipées du 8 juin, estime le journal. Pour l'heure, la chef du gouvernement est obligée de jouer le jeu de la campagne électorale.