Mohamed Ould Abdel Aziz condamné à cinq ans de prison ferme
5 décembre 2023
Dès le début de l’après-midi de ce lundi (04.12.23), une forte présence policière a été constatée aux environs du palais de justice de Nouakchott. En fin d’après-midi, le verdict tombe. C'est la surprise. Les cinq ans de prison à l’encontre de Ould Abdel Aziz sont très en deçà des 20 ans demandés par le procureur.
Deux anciens premiers ministres et deux ministres, coaccusés de l’ancien président ont été acquittés. Mais son gendre, homme d'affaires, a écopé d’une privation des droits civiques et de confiscation des biens. D’autres coaccusés ont été condamnés à de légères peines couvertes par leurs détentions préventives. Ils sortent libres du tribunal.
"C’est une procédure, comme on a toujours dit, montée de toutes pièces. Et, l’objectif à abattre, c’est l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz. Donc, il est le seul à être condamné à un emprisonnement ferme. C’est le seul effectivement qui fait l’objet de toutes les contraintes, de toutes les poursuites. Les autres ne sont que des comparants pour mettre la forme", dit au micro de la DW, Me Taleb Khiyar Mohamed Maouloud, un des avocats constitués pour la défense de Ould Abdel Aziz, qui estime que ce procès est un règlement de compte politique.
Les avocats constitués pour la défense des intérêts de l’Etat contre l’ancien président et ses coaccusés estiment eux, qu’au-delà de la Mauritanie, ce procès est un pas historique vers moins d’impunité en Afrique.
"Ma satisfaction par rapport à la décision prise, c’est de constater que chez nous, on a brisé le tabou de l’impunité des hauts dirigeants de nos pays. Je pense que c’est un message à l’ endroit, non seulement des dirigeants mauritaniens, mais également de tous les dirigeants africains", déclare Me Diabira Maroufa.
Mohamed Ould Abdel Aziz est arrivé au pouvoir en 2008 suite à un coup d’Etat. Il a été élu en 2009 et réélu 2014. Celui qui a été aussi président de l’Union africaine, même après son départ du pouvoir, a toujours affiché bruyamment ses ambitions politiques. Mais cette décision le privant de ses droits civiques compromet lourdement son éventuel retour sur la scène politique.