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Colère après la mort de personnes migrantes à Melilla

Rémy Mallet
27 juin 2022

Au moins 23 migrants ont trouvé la mort ce week-end et 140 policiers ont été blessés, lors d'une tentative d'entrée de 2.000 migrants dans l'enclave espagnole de Melilla, au Maroc. L'Union africaine réclame une enquête.

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Des réfugiés à Ceuta
Les enclaves de Ceuta et Mellila constituent les seules frontières de l'UE avec le continent africain.Image : Bernat Armangue/AP Photo/picture alliance

Ce lundi, le chef de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a dénoncé "le traitement violent et dégradant de migrants africains". Il réclame, notamment, une enquête sur ce drame qui a coûté la vie à 23 migrants, selon les autorités marocaines. 

Ce bilan est en effet le plus meurtrier jamais enregistré lors des nombreuses tentatives de migrants d’Afrique subsaharienne de pénétrer à Melilla et dans l'enclave espagnole voisine de Ceuta. 

Dans un communiqué commun, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) ont appelé les Etats à "prioriser la sécurité des migrants et des réfugiés, d’éviter un usage excessif de la force, ainsi que de respecter leurs droits fondamentaux." 

Mais côté espagnol, on fait porter la responsabilité à la mafia et au trafic d’êtres humains.

“C’est une attaque violente contre l'intégrité territoriale de notre pays. Je suis solidaire du travail extraordinaire accompli par les forces de sécurité de notre pays et je leur donne raison. Si quelqu'un est responsable de tout ce qui s'est passé à la frontière, ce sont les mafias qui font le trafic d'êtres humains”, a estimé le Premier ministre socialiste espagnol, Pedro Sánchez. 

Externalisation de la sécurité 

Mais, la mafia ne peut être tenue seule pour responsable de ce qui se passe, selon Ignacio Vázquez, auteur et spécialiste du Maghreb : 

"Je peux vous assurer que derrière les Africains subsahariens qui veulent franchir la clôture à Ceuta ou Melilla, il n'y a pas de mafia. Je le répète : il n'y a pas de mafia. Le problème est que les états démocratiques délèguent la protection de leurs frontières au sud de l’Europe, au nord de l’Afrique, aux pays non démocratiques dont la police anti-émeute utilise des méthodes assez brutales. Et c'est exactement ce qui s'est passé aux portes de Melilla, sur le territoire marocain", estime Ignacio Vázquez. 

L'action des forces de sécurité marocaines suscite également de nombreuses interrogations. Le maire de Melilla a ainsi dénoncé une "réponse disproportionnée" du royaume chérifien.

L’Espagne, qui accueille le sommet de l'OTAN à partir de mercredi, souhaite que l'immigration irrégulière figure dans le futur concept stratégique de l'OTAN en tant que menace pour la sécurité sur le flanc sud de l'alliance. 

La dure vie des migrants à Ceuta