RDC-Mines : plainte contre Google, Microsoft, Dell et Tesla
16 décembre 2019IRAdvocates a déposé une plainte ce lundi (16.12.19) devant la Cour Fédérale des Etats-Unis contre le constructeur automobile Tesla et les géants américains de la technologie et de l’informatique comme Apple, Microsoft, Dell et Alphabet. Ils sont accusés de fermer les yeux sur les droits de l’enfant dans l’exercice de leurs activités commerciales en République Démocratique du Congo.
Constituée en partie civile, le collectif international Rights advocates (IRAdvocates) représentant 14 victimes congolaises reproche à ces sociétés d’avoir tiré profit du travail forcé d’enfants dans les mines de cobalt en RDC, explique Roger Claude Liwanga, membre du collectif.
"Nous avons des preuves que les plaignants ont été abusés et ont été victimes d’une exploitation économique dans les mines de Cobalt qui appartiennent à des fournisseurs de pièces de batteries qu'utilise la partie défenderesse. Certains enfants qui sont des plaignants dans notre action judiciaire ont été soit blessés soit morts pendant qu’ils travaillaient dans les mines."
Travail des enfants
L’avocat ajoute que "ces entreprises n’ignorent pas qu’une partie du cobalt qu’elles exploitent est extraite par des enfants".
Le cobalt est une des ressources indispensables à la fabrication des batteries lithium-ion rechargeables, présentes dans tous les produits fabriqués par les entreprises de technologies et d’automobiles électriques.
La RDC détient à elle seule plus de la moitié des réserves mondiales de Cobalt. Et le code minier du pays interdit aux compagnies minières de recourir à l’exploitation artisanale. Une règlementation qui ne serait pas respectée, selon Roger Claude Liwanga.
"On a constaté que ces compagnies cèdent certaines de leurs concessions aux exploitants artisanaux pour extraire du cobalt. Et parmi eux nous avons des adultes et des enfants."
C’est le cas de Prisca et ses deux enfants qui travaillent dans la mine de Kipushi en RDC à la recherche de minerais comme la bornite et le cobalt. La mère désespérée avoue être avec ses enfants exposés à toutes sortes de maladies.
"Si je pars à l’hôpital aujourd’hui, on me dira que j’ai des infections. A l’hôpital, on m’a déjà interdit de travailler ici. Mais nous n’avons pas le choix. Pour nous protéger, nous prenons des antibiotiques, des couches. Il arrive à certains d’entre nous de mettre au monde des bébés avec du sang dans les yeux, d’autres avec des malformations ou des morts-nés" , ajoute la mère de famille.
Selon l’organisation des Nations unies, 40.000 enfants travaillent dans des conditions dangereuses mais sont aussi exposés à des risques d’accidents pouvant entraîner leur mort.
La DW a contacté certaines des multinationales visées par la plainte de IRAdvocates, notamment Google, Apple et Microsoft qui n’ont pas voulu se prononcer sur la question.