Le Conseil national de transition mis en place en Guinée
24 janvier 2022Avant sa nomination, Dansa Kourouma était un activiste de la société civile et dirigeait le Conseil national des organisations de la société civile (CNOSC). Le président du Conseil national de transition est aussi un proche de Ibrahima Kassory Fofana, le dernier Premier ministre de l’ex-président Alpha Condé, renversé par un coup d'Etat le 5 septembre 2021.
Plusieurs autres personnalités ont également été désignées par le chef de la junte militaire. On peut citer, entre autres, les premier et deuxième vice-présidents, Maïmouna Yombouno des organisations des femmes et El Hadj Facinet Seny Sylla, issu des confessions religieuses. Sans oublier l’ancien ministre et l’une des figures du patronat guinéen, Mansa Moussa Sidibé et Mohamed Traoré, l’un des avocats du front national pour la défense de la constitution qui s’était opposé au troisième mandat du président Alpha Condé ou encore Ibrahim Sorel Keïta, un guinéen résidant en France, désigné au titre des personnes ressources.
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Créer le CNT pour faire taire la Cédéao
Selon Alpha Mamadou Diallo, consultant sur des questions politiques et juridiques, la mise en place du CNT annonce le début de la transition en Guinée : "Le délai de la transition c’est là où il y aura les problèmes. Qu’elle ne dépasse pas trois ans ça va crier. Nous avons une contrainte de la Cédéao qui donne six mois et les six mois sont presque arrivés. On est à cinq mois. Finalement qu’est qu’on va retenir ? On a voulu créer le CNT pour faire taire la Cédéao", affirme Alpha Mamadou Diallo.
Vives critiques
La nomination de Dansa Kourouma à la tête du Conseil national de transition est vivement critiquée par une partie de la société civile. C’est le cas Alpha Souaré qui estime que Dansa Kourouma ne rassure pas.
"Dansa Kourouma, je ne suis pas contre sa personne mais ses manières de faire ne sont pas rassurantes. Cela fait que nous restons méfiants à ce qui va découler de cette transition. A chaque fois que la junte voudrait peut être prolonger la transition, ils s’appuieront et ils pourront jouer le rôle de la junte c’est possible."
Homme d’expérience
Cependant, d'autres citoyens indiquent que Dansa Kourouma a suffisamment d’expérience pour diriger le conseil national de transition. Ainsi, Moussa Tounkara soutient que c’est une façon de faire la promotion des jeunes talents : "Pour moi, c’est un jeune leader de la société civile qui connaît bien son domaine. Il a fait beaucoup de bonnes choses là-bas. Il est bien intégré aussi dans ce secteur. J'espère qu'il nous donnera satisfaction", soutient-il.
Selon plusieurs sources, les 81 membres du conseil national de la transition devraient rapidement être installés pour se mettre au travail. L’élaboration du chronogramme de la transition fait partie de leur toute première mission et est attendue par la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest.