Demandes d'asile en baisse mais pas de consensus
17 janvier 2018Vendredi, Angela Merkel se rendra à Paris pour discuter de l'avenir de l'Union européenne avec Emmanuel Macron. Un sujet qui intéresse les éditorialistes allemands. Ainsi que la baisse annoncée du nombre de demandes d'asile en Allemagne.
En 2017, un peu moins de 187.000 personnes ont demandé l'asile en Allemagne, pour la plupart des Syriens. Et 26.000 personnes ont été expulsées. Des chiffres en nette baisse par rapport à l'année 2016.
Un "casernement" des adultes et des enfants?
La Süddeutsche Zeitung regrette que les autorités allemandes se concentrent sur la dissuasion plutôt que sur l'intégration des migrants dans la société. C'est ce qui ressort de l'accord préliminaire trouvé par les partis qui négocient en vue de former une coalition gouvernementale : ils veulent avant tout faire peur.
En prévoyant par exemple la généralisation de ce que le quotidien appelle un "casernement" des réfugiés et de leurs enfants dans des centres durant tout le processus de demande d'asile. Une mesure qui les empêche à la fois de participer à la vie normale du pays et de bénéficier d'un bon accompagnement juridique.
A signaler dans die tageszeitung, sur le thème de la migration, un long reportage en page cinq sur "ceux qui attendent à Calais". Le journaliste décrit les conditions de vie misérables des demandeurs d'asile et la violence des forces de l'ordre qui détruisent leurs tentes dans cette ville du nord de la France.
"La fin de l'humanisme", selon la taz
La taz critique aussi la politique allemande sous le titre "la fin de l'humanisme". Selon le journal, si les statistiques sont plus basses, ce n'est pas parce que le monde est devenu plus paisible et que moins de gens cherchent protection et refuge. Quant aux responsables politiques qui arguent d'une éventuelle invasion à éviter, soit ils sont racistes, soit ils ont peur de voir monter l'extrême-droite dans l'électorat.
La Frankfurter Allgemeine Zeitung relève quant à elle que bien qu'en baisse le chiffre des demandes déposées en Allemagne reste élevé. Le journal s'inquiète aussi du consensus difficile à atteindre au sein de la société sur l'intégration, "un consensus sur ces questions de la plus haute importance est souvent extrêmement ténu".
Ici, un appel à manifester relayé par l'association "No Border" pour le 20 janvier à Darmstadt, contre un nouveau centre de rétention pour demandeurs d'asile et sous le slogan "La fuite n'est pas un crime" :
L'avenir de l'Union européenne en question
La FAZ revient par ailleurs sur "l'utilité de l'Union européenne". Le journal se félicite que le débat soit rouvert au sein des partis politiques allemands, en réponse à l'initiative d'Emmanuel Macron. En revanche, il convient de parler aussi du coût d'un renforcement de la politique européenne, notamment à l'aune du retrait prochain du Royaume- Uni du financement communautaire.