Moment difficile entre Berlin et Washington
6 décembre 2017Les relations diplomatiques américano-allemandes vivent un moment difficile et pour compliquer le tout, c'est Israël et sa capitale qui sont au cœur du débat. La décision du président Donald Trump de déplacer l'ambassade des Etats-Unis de Tel Aviv vers Jérusalem ne peut que "contribuer à attiser la crise" dans la région a indiqué le ministre allemand des Affaires étrangères, Sigmar Gabriel.
Selon lui, "une solution à la question de Jérusalem ne peut être trouvée que dans le cadre de négociations directes entre les deux parties".
À 2'15 Donald Trump annonce la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d'Israël
Une décision à hauts risques
Pourquoi Donald Trump a-t-il décidé de prendre cette décision qui menace d'embraser la région et ceci en dépit des mises en garde venues de toutes parts, y compris de Berlin ? "Cela signifie que les États-Unis se retirent du rôle de garant fiable du multilatéralisme occidental. Tel est le message politique que le ministre allemand des Affaires étrangères a également formulé. Il ne s'agit plus de la reprise des négociations de paix mais il s'agit de prévenir une nouvelle violence" estime Rudolf Dreßler, ancien ambassadeur d'Allemagne à Tel-Aviv.
La reconnaissance de Jérusalem comme capitale d'Israël par les États-Unis n'ébranle pas seulement le monde arabo-musulman qui qualifie de partisane l'annonce de Donald Trump. La décision unilatérale de Donald Trump en faveur d'Israël marque aussi la détérioration des relations entre Washington et Berlin. Face à cela, Berlin est incapable - comme la plupart des autres capitales européennes - de déchiffrer la stratégie de la Maison Blanche.
Pas de reprises des négociations de paix ?
" Personne n'en sait rien aujourd'hui", affirme Rudolf Dreßler. Il assure que si, dans ce conflit, la violence, par exemple avec une troisième Intifada, devait devenir une réalité, alors l'Allemagne et tous les pays de l'Union européenne ressentiraient cette violence. "Nous devons réfléchir à la manière de reformuler notre rôle en tant qu'Union européenne avec les politiques menées par Trump aux Etats-Unias et Netanyahu en Israël. La possibilité d'une reprise des négociations est actuellement faible, cette possibilité n'existera probablement pas. Nous devons donc réfléchir à la manière de ramener Israël à la table des négociations", martèle Rudolf Dreßler.
Il faut rappeler que la décision de reconnaitre Jérusalem comme capitale d'Israël a été décidée en 1995 par le Congrès. Mais l'application de cette décision a toujours été repoussée par tous les prédécesseurs de Donald Trump.