Qu'est-il arrivé aux gazoducs Nordstream 1 et 2?
27 septembre 2022La marine danoise a envoyé une frégate sur le site où des émanations de gaz sont visibles à la surface de la mer. Les autorités allemandes ont confirmé que la pression dans les deux gazoducs à leur arrivée était quasiment nulle. Par ailleurs, deux explosions sous-marines ont été enregistrées à proximité des deux gazoducs. La Russie pour sa part évoque une attaque terroriste planifiée.
Tout commence lundi avec l'annonce d'une fuite dans le gazoduc Nord Stream 2. Le lendemain, ce mardi donc, le gazoduc Nord Stream 1 reliant la Russie à l'Allemagne est à son tour touché par deux fuites de gaz au large de l'île danoise de Bornholm.
La chute brutale de la pression dans les deux gazoducs fait d'abord redouter une fuite importante, peut-être consécutive d'une explosion.
Et cette après-midi, un institut sismique suédois a annoncé que des explosions sous-marines auraient été enregistrées avant le début des fuites à proximité des sites des fuites.
Une situation inhabituelle
Aussitôt les fuites annoncées, les réactions n'ont pas tardées. Moscou a tout de suite exprimé son "extrême préoccupation", évoquant même l'hypothèse d'une attaque terroriste.
"A l'heure actuelle, nous ne pouvons exclure aucune option. De toute évidence, il y a une sorte de destruction des tuyaux. En ce qui concerne ce qui l'a causée, avant les résultats de l'enquête, il est impossible d'exclure toute option" a expliqué le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
Côté européen, le ministère allemand de l'Intérieur à Berlin a déclaré qu'il prenait "très au sérieux" les dommages causés aux pipelines Nord Stream 1 et 2.
"Nous sommes en contact étroit au sein du gouvernement fédéral, avec les autorités de sécurité allemandes et avec nos partenaires danois et suédois", a indiqué le ministère sur Twitter.
Les autorités danoises n'excluent pas de leur côté pour le moment un acte délibéré, comme l'a expliqué Mette Frederiksen, cheffe du gouvernement danois.
Selon elle "il est encore trop tôt pour tirer des conclusions. Mais c'est une situation extraordinaire. C'est une situation inhabituelle. Et il y a trois fuites. Même avec une certaine distance entre elles. Et c'est pourquoi il est difficile d'imaginer que ce qui se passe soit une coïncidence."
Etat d'alerte
En attendant les conclusions des enquêtes, il est impossible pour l'heure d'estimer quand les dégâts seront réparés. Copenhague a pour sa part placé en état d'alerte orange ses infrastructures énergétiques.
"Nous sommes bien sûr en train de sécuriser la zone, donc il n'y a pas de navires qui y circulent. C'est quelque chose dont s'assurent l'armée et l'autorité maritime danoise. Et puis, du côté de l'énergie, nous avons demandé à Energinet d'élever le niveau de préparation, de sorte que dans les secteurs de l'électricité et du gaz, nous soyons à un niveau de préparation plus élevé" précise Kristoffer Böttzauw le directeur de l'Agence danoise de l'énergie.
A noter que ces fuites dans les gazoducs Nord Stream 1 et 2 en mer Baltique sont signalées alors qu'avec ses homologues polonais et norvégien, la Première ministre danoise a inauguré aujourd'hui le Baltic Pipe, un gazoduc reliant la Pologne à la Norvège en passant par le Danemark.
Selon les autorités danoises, les trois grandes fuites dans les gazoducs Nord Stream 1 et 2 en mer Baltique sont visibles à la surface avec des bouillonnements allant de 200 jusqu'à 1.000 mètres de diamètre.