Nouri al-Malaki, l'intransigeant
26 juin 2014« La tare de Nouri al-Malaki », titre la Süddeutsche Zeitung. « Son caractère apparaît sur son visage, écrit le journal : intolérant, entêté, intransigeant. » Alors que l'Irak menace de s'enfoncer dans une guerre civile, le Premier ministre refuse de former un gouvernement d'union, avec chiites et sunnites. Ses arguments : cela tromperait les électeurs et détruirait le processus de démocratisation en Irak. Mais la démocratie en Irak sous al-Maliki est une « blague », estime le quotidien munichois. Il a concentré tous les pouvoirs possibles entre ses mains durant ses deux mandats, apparaissant comme un « aspirant dictateur », note la Süddeutsche Zeitung. Mais aujourd'hui il est incapable de maintenir ensemble les 20 millions d'habitants en Irak. « Une victoire électorale n'est pas un blanc-seing, avec lequel un chef de gouvernement égoïste peut mener son pays dans l'abîme ».
Pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung, un gouvernement d'union en Irak, avec la participation des sunnites, fait partie d'une stratégie : isoler et neutraliser les terroristes de l'Etat islamique en Irak et au Levant. Mais Nouri al-Malaki ne semble pas le comprendre. Il rejette brusquement la position défendue par les États-Unis : mettre à la tête de l'État des sunnites et des chiites. Mais il espère toujours l'aide militaire de Washington. Il faut que le Premier ministre irakien comprenne que la lutte contre les djihadistes ne doit pas seulement se faire sur le plan militaire, mais aussi sur le plan politique, écrit le journal.
La tageszeitung déplore, elle, le revirement énergétique du gouvernement espagnol. Alors que longtemps l'Espagne a été à la pointe de l'énergie solaire et éolienne, l'État veut mener des recherches pour trouver du pétrole entre les îles Canaries et la côte africaine. Mais même si la compagnie Repsol en trouve, cela ne va réduire la dépendance énergétique de la péninsule ibérique, soutient la tageszeitung. Car le pétrole est échangé au prix du marché mondial, peu importe d'où il vient. Le gouvernement donne un mauvais signal. C'est vers la plus petite île des Canaries, El Hierro, qu'il faut regarder. Ce mois-ci, elle a fourni 100 % d'électricité d'origine renouvelable à ses habitants. Non seulement les émissions en CO2 ont été réduites, mais aussi la facture des consommateurs.