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Obama, Cuba et les Républicains

Konstanze von Kotze19 décembre 2014

La normalisation des relations entre les USA et Cuba, à l'initiative du président américain Barack Obama, continue de faire parler d'elle. Véritable tournant historique, elle n'est pas appréciée par les Républicains.

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L'assouplissement de l'embargo américain qui pèse sur Cuba va avoir un impact favorable sur une économie cubaine moribondeImage : Reuters/Enrique De La Osa

Pas besoin d'être devin ou même expert en politique américaine : la réaction des Républicains après l'annonce de la reprise des relations entre Washington et la Havane était prévisible. Il suffit, en fait, de se rappeler que c'est Barack Obama qui est l'initiateur du réchauffement. Et que donc, par principe, les Républicains seront contre. Dès l'annonce du rapprochement, les Républicains ont donné de la voix. Marco Rubio, sénateur de Floride, un Etat où vivent de nombreux réfugiés cubains très hostiles au régime de Raul Castro, a par exemple déclaré que le Congrès ne lèverait pas l'embargo économique qui pèse sur l'île depuis 1962. Or, dès le mois de janvier, son parti contrôlera les deux chambres du Parlement. Sans compter que lui-même pourrait par ailleurs être candidat à la présidentielle de 2016.

Opposition de principe

Rede Obama Kuba Politik 17.12.2014
Ce n'est pas la premiére fois que les Républicains s'opposent au président Obama, loin de làImage : Reuters/Doug Mills/Pool

A l'image de nombreux catholiques américains originaires de Cuba, Marco Rubio a également critiqué le pape François qui a pesé en faveur de ce rapprochement. Il a reçu l'appui de Mitch Mc Connel qui dirigera le Sénat l'an prochain. Ou encore de John McCain, également républicain, qui accuse le président Obama de tendre la main à un dictateur. C'est embêtant dans la mesure où, officiellement, seul le Congrès peut lever l'embago. Cela dit, Barack Obama dispose d'une certaine marge de manoeuvre pour, par exemple, assouplir les conditions de voyage entre les deux pays ou normaliser les relations diplomatiques. Autrement dit, même sans la levée de l'embargo, les relations vont changer.

Alors bien-sûr, les responsables républicains ne vont pas lâcher prise aussi facilement. Ils pourraient par exemple bloquer la nomination d'un ambassadeur américain pour Cuba ou tenter de geler des budgets destinés à alimenter les caisses de la nouvelle politique cubaine d'Obama. C'est oublier que l'objectif initial de l'embargo n'est toujours pas atteint : cinquante ans d'isolation et de blocus n'ont pas suffit à mettre Cuba sur la voie de la démocratie. Il n'y a aucune raison de penser que le maintien d'une telle mesure change la donne. En revanche, il serait bon de ne pas oublier que les principales victimes de cette politique ne sont pas les frères Castro mais bien la population cubaine.