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Ouganda :Yoweri Museveni investi pour un sixième mandat

12 mai 2021

Âgé de 76 ans, le président ougandais est au pouvoir depuis 1986. Sa gouvernance est très critiquée par les défenseurs des droits de l'homme.

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Yoweri Museveni est au pouvoir depuis 1986
Yoweri Museveni est au pouvoir depuis 1986Image : Reuters/E. Echwalu

Pour qui cherche à comprendre le secret de la longévité au pouvoir de Yoweri Museveni, deux choses : le président ougandais a fait modifier deux fois la Constitution de son pays.

La première fois en 2005, lorsque le parlement a levé le verrou des deux mandats. La deuxième fois en 2017 pour supprimer l’âge limite de 75 ans pour briguer la magistrature suprême.

Yoweri Museveni est maintenant âgé de 76 ans. Ce sixième mandat lui permet de cumuler près de 40 ans à la tête de l’Etat ougandais.

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"On se bat pour survivre"

Teddy Atim, jeune ougandaise est née en 1986 au moment de la prise du pouvoir de Yoweri Museveni par un coup d’Etat. Aujourd’hui âgé de 35 ans, elle n’a pas connu un autre président que Museveni et explique avoir voté pour lui dans l’espoir de bénéficier des services de la startup Emyooga mise en place par le gouvernement ougandais.

"Pourquoi ne devrais-je pas voter pour lui et pourquoi ne devrais-je pas me réjouir pour son investiture ? Je sais que durant les cinq prochaines années, il y aura des projets pilotés par le gouvernement et dont nous pourrons profiter", affirme la jeune ougandaise.

Pourtant, Mwam-butsya Mwe-besa, professeur d’histoire à l’Université de Makerere ne croit pas aux promesses du chef de l’Etat.

"L’Ouganda est un pays très pauvre. Yoweri Museveni l’a récupéré à l’étape de pays sous développé et il est aujourd’hui encore à l’étape de pays sous développé. Les gens qui sont pauvres ne luttent pas toujours pour les droits humains ni pour les droits politiques. Ils se battent en fait pour leur survie", explique l'universitaire.

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Une police aux ordres

Une partie de l’opinion ougandaise pense que l’appareil sécuritaire est politisé et qu’il œuvre pour le maintien au pouvoir de Yoweri Museveni. Un Ougandais qui subit cette répression est Robert Kyagulanyi, figure de l’opposition et ancien chanteur connu sous le nom Bobi Wine. Il se trouve actuellement en prison.

"Des centaines de jeunes hommes et femmes qui soutiennent mon parti et mon mouvement ont été enlevés par le gouvernement. Plusieurs d’entres eux ont été tués en détention. Mais le mouvement de résistance s’est renforcé pour plus de libertés", estime Bobi Wine.

Yoweri Museveni, lors de la campagne de 2016
Yoweri Museveni, lors de la campagne de 2016Image : Reuters/J. Akena

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Silence international

Mais, des plaintes de ce genre n’empêchent pas les puissances extérieures de continuer à coopérer avec le pouvoir Museveni. Celui-ci est considéré comme un pilier de la stabilité de la région des Grands Lacs et l’effort militaire de l’armée ougandaise en Somalie et au Soudan du Sud joue aussi un rôle.

En réaction aux multiples plaintes de violation des droits humains, les Etats-Unis ou l’Union européenne ont menacé de prendre des sanctions. Des menaces souvent, que sur le papier. Outre l’appui militaire, Washington donne chaque année 970 millions de dollars à Kampala. 
 

Photo de Fréjus Quenum, en interview dans le studio de la Deutsche Welle à Kinshasa en RDC (05.12.2024)
Fréjus Quenum Journaliste, présentateur et reporter au programme francophone de la Deutsche Welle@frejusquenum