190409 Rassismus Konferenz
20 avril 2009Jusqu'à la dernière minute, ils ont fait planer le doute. Mais les Etats-Unis, l'Australie, la Nouvelle Zélande et les Pays-Bas ont finalement annoncé qu'ils ne participeraient pas. Ils rejoignent ainsi le choix d'Israël, de l'Italie et du Canada. Et puis hier soir, l'Allemagne est venue s'ajouter elle aussi à la longue liste des absents.
Comme les autres, le ministre des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier craint que la conférence ne serve à nouveau de tribune à des propos antisémites du type de ceux émis à Durban en 2001. Un choix qu'approuve le délégué aux Droits de l'Homme du gouvernement allemand Günther Nooke : « Je pense que nous avons fait le bon choix. Ce n'est pas une décision facile, monsieur Steinmeier l'a lui-même reconnu. Mais, selon moi, il y avait au final davantage de raisons de ne pas y participer que d'y participer. Bien sûr, il aurait était préférable que l'Union européenne soit plus unie sur cette question, au lieu de présenter une position si confuse ». Effectivement la France et la Grande-Bretagne ont décidé de répondre présent. Paris a toutefois annoncé qu'elle ne tolèrerait aucun dérapage de la part du président iranien. Pour annoncer la couleur, Mahmoud Ahmadinejad a qualifié hier Israël de "porte-drapeau du racisme".
Quant à Berlin, notons toutefois que le chef de la diplomatie allemande a promis que son pays resterait un observateur très attentif de la conférence. Une ambigüité qui ne plait pas du tout à Willy Wimmer. « Officiellement on dit qu'on ne participe pas. Mais après on peut lire dans le texte qu'un observateur sera là pour nous représenter et qu'il peut à tout moment intervenir dans la conférence, explique le député chrétien démocrate au Bundestag. Ce n'est en aucun cas le modèle d'une diplomatie claire et intelligente ». Willy Wimmer aurait préféré voir l'Allemagne participer pleinement à cette rencontre. Il n'adhère pas à la politique de la chaise vide. « J'attends de la politique allemande, qu'elle s'oppose à des propos déraisonnables ou dangereux dans le cadre de la conférence et non pas en la boycottant » a-t-il déclaré.
Quoiqu'il en soit l'Onu se voit ici freinée dans ses efforts pour traiter des questions telles que les appartenances ethniques et religieuses. Des points sensibles comme le souligne Navi Pillay, Haut Commissaire de l'Onu aux droits de l'homme, qui peuvent tourner à la violence.