Coronavirus, une menace pour l'économie mondiale
26 mars 2020Une "réponse efficace et coordonnée" pour faire face à la pandémie de coronavirus : c’est l’appel lancé par le roi Salmane d'Arabie saoudite ce jeudi (26.03.2020) aux pays membres du G20 lors d'un sommet virtuel.
Les participants ont annoncé leur intention d'injecter "plus de 5.000 milliards de dollars" dans l'économie mondiale pour "contrer les répercussions sociales, économiques et financières de la pandémie". C'est l’économie mondiale qui est menacée, même si les marchés semblent plus rassurés avec l’annonce par des pays comme les États-Unis et l’Allemagne de sommes importantes pour la soutenir. 2.000 milliards de dollars aux Etats-Unis et un plan de soutien de 1.100 milliards d'euros en Allemagne : des sommes dont l’annonce du déblocage prochain a redonné aux investisseurs un peu de sérénité.
Sérénité de courte durée
Les économistes de l'agence de notation Moody's préviennent déjà que les économies du G20 vont subir un choc sans précédent pendant la première partie de l'année 2020 et vont se contracter avant un rebond en 2021.
Alexandre Kateb, un économiste qui dirige le cabinet Compétence Finance pense que "la contraction de l’activité qui est liée aux mesures qui ont été mises en place pour endiguer cette pandémie risque d’avoir un effet durable sur l’économie mondiale et en particulier européenne en raison des défaillances d’entreprises qui risquent d’augmenter en flèche, et puis du chômage aussi des personnes qui vont être licenciées éventuellement parce qu’à un moment, les entreprises ne pourront pas supporter la charge salariale. L’effet conjugué de ces deux facteurs pourrait être dévastateur et aboutir à une véritable dépression" explique t-il.
Si dans les pays riches, les Etats et institutions adoptent des plans d’urgence pour soutenir leurs économies, l’efficacité de ces plans dépendra de la durée de la pandémie, précise Alexandre Kateb.
L'Afrique impacté
Déjà, l’inquiétude monte en ce qui concerne les pays les moins riches, notamment en Afrique. La crise sanitaire liée au Coronavirus pourrait les appauvrir davantage selon l’économiste Faustin Ndikumana.
“L’Afrique va avoir beaucoup de problèmes pour écouler ses matières premières alors que c’est l’essentiel de ses ressources. Beaucoup de pays en Afrique vivent essentiellement du tourisme qui est perturbé à cause du Coronavirus. Il y a aussi ces tentatives de confinement alors que la plupart des ressources budgétaires et des taxes intérieures des pays en Afrique sont des taxes sur les marchandises, donc des taxations indirectes. S’il n’y a pas de ventes, pas d’activités économiques, c’est un problème énorme”, pense l'expert.
Pour soutenir les pays en développement, les institutions financières ont aussi décidé d’ouvrir des lignes de crédit. Le FMI met par exemple à disposition cinquante milliards de dollars tandis que la Banque mondiale mobilise 12 milliards.