Pas engagée mais concernée
5 mars 2013Plus de 2000 kilomètres, c'est la distance de la frontière qui sépare le Mali et la Mauritanie. Une frontière en grande partie désertique donc difficile à contrôler. La première crainte à Nouakchott est donc le repli des éléments d'AQMI fuyant l'offensive de l'armée française et des troupes de la Cédéao vers la Mauritanie. Mohamed Fall ould Oumeir, éditorialiste :
« L'une des conséquences de cette guerre c'est l'infiltration très probable des combattants islamistes chez nous ce qui augmente le souci sécuritaire donc les dépenses, donc la peur de ce qui va se passer. »
L'afflux massif de Maliens vers la Mauritanie inquiète également. Le camp de Mbera en Mauritanie accueille en effet plus de 70 000 refugiés qui ont fui leur pays à cause de la guerre ou par crainte d'éventuelles exactions. Leurs nombre est en hausse constante. Selon le HCR environ 500 maliens traversent chaque jours la frontière pour trouver refuge en Mauritanie.
Conséquences économiques
Autre conséquences de la guerre : les populations mauritaniennes vivant le long de la frontière avec le Mali pâtissent lourdement de la baisse des échanges économique avec leurs voisins. Etmane Ould Bidiel est membres du parti Alliance populaire progressiste.
« Aujourd'hui, les bergers mauritaniens n'ont pas la possibilité d'accéder aux pâturages malien ainsi qu'à certaines matières cultivées essentiellement au Mali et qui passaient par la frontière, à l'est. Tout ceci pose énormément de problèmes . Des probèmes ressentis de part et d'autre. »
Engagement à venir ?
La Mauritanie n'est pas membre de la Cédéao. C'est pour cela, a dit son président Mohamed Ould Abdel Aziz, qu'elle n'a pas engagé de troupes dans la guerre actuelle au Mali. Mohamed Ould Abdel Aziz qui s'exprimait lundi lors d'une conférence de presse conjointe à Nouakchott avec son homologue du Niger, Mahamadou Issoufou, a déclaré que son pays pourrait cependant être présent militairement au Mali dans le cadre d'une opération des Nations Unies.