Pegida, un mouvement islamophobe dangereux
20 octobre 2015Les journaux allemands commentent les divisions au sein de la population et du monde politique face à l'afflux constant de réfugiés vers l'Allemagne.
"Le ministre fédéral de l'Intérieur Thomas de Maizière critique soudain sévèrement Pegida et ses partisans d'extrême -droite et prévient la population de ne pas se laisser embobiner par les "joueurs de flûte" et autres conteurs de boniment", relève le quotidien Frankfurter Rundschau."Il semble un peu se parler à lui-même. Car jusqu'ici, la politique de ce chrétien-démocrate vis-à-vis des réfugiés s'alignait plutôt sur la ligne de ceux qui préféreraient tenir les migrants loin de l'Allemagne. Et l'éditorialiste de conclure: "bien des retournements d'opinion de ce genre seront encore nécessaires -aussi au sein de la société civile- si l'on veut résoudre la crise des réfugiés dans le sens d'une Europe tolérante et ouverte sur le monde! "
Le ministre de l'Intérieur n'est pas le seul membre du gouvernement fédéral à prendre position contre Pegida et ses partisans…
"Ceux qui commettent des délits, devront en subir les conséquences!“ C'est un avertissement du ministre de la Justice, Heiko Maas, à l'adresse de ceux qui incitent à la haine raciale et que cite le quotidien Südwest-Presse. Mais pour l'éditorialiste, "cela ressemble à la tentative d'un professeur débordé pour reprendre le contrôle sur ses élèves chahuteurs. Toutefois, souligne le journal, "les militants de Pegida ne sont pas une bande de galopins, parmi eux se trouvent de véritables gibiers de potence !"
"Soyons honnêtes", écrit le quotidien Rheinische Post." Jusqu'ici, c‘est avec dérision que la plupart d'entre nous ont considéré Pegida. Surtout après la baisse de popularité de ce mouvement et l'annulation de plusieurs manifestations, fautes de manifestants. Mais ce faisant, nous avons sous-estimé que Pegida sait fort bien tirer parti des sentiments d'angoisse et d'impuissance de ceux qui l'écoutent. Peur du changement et de la globalisation, peur de perdre son identité et ses vieilles habitudes. Or, des angoisses diffuses ne se laissent pas dissiper par des arguments; et la rue n'est pas le bon endroit pour éduquer et sensibiliser les masses, estime le journal de Düsseldorf qui avertit en concluant : Pegida reste radical et dangereux."