Dans ce 6è et dernier épisode de QuiQuoiComment (#QQC), nous revenons sur les différents pays d'Afrique dans lesquels le groupe Wagner a déjà commencé à s'implanter et où il pourrait poursuivre son expansion.
Thierry Vircoulon, chercheur à l'Ifri, nous explique ainsi que "par exemple, au Soudan, récemment, on a vu qu'il y a des membres d'une société qui est une filiale du groupe Wagner, qui s'appelle Meroe Gold, qui ont été arrêtés par les autorités. Les Etats-Unis disaient que le groupe Wagner menaçait la sécurité du Tchad. Donc, il y a beaucoup d'indices qui montrent qu'il y a une grande attention sur ce groupe dans cette région, entre le Soudan, le Tchad et la Centrafrique."
En dehors donc de la République centrafricaine, le groupe Wagner a développé ses activités militaires dans cinq pays où il dispose de contingents plus ou moins importants d’hommes bien armés. Parmi ces pays : le Mali, où l'Etat s'endette pour pouvoir régler la facture russe. Jean-Michel Bos nous en dit plus dans cet épisode.
Julian Rademeyer de la Global Initiative Against Transnational Organised Crime explique craindre "que Wagner continue de se métastaser en Afrique sans intervention qui endigue son influence. Et sans une amélioration de la coopération entre les Etats européens avec leurs partenaires africains. Wagner a trouvé une voie qu’il exploite et continue de s’implanter là où il existe des divisions profondes. La question est : comment l’Europe peut-elle remédier à, et prévenir ce genre de divisions, tout en constituant de meilleures alliances en Afrique."
Pour le politologue Koffi Kouakou, de l’ISS à Pretoria, en revanche, "les risques et bénéfices ont été jugés par le président Touadéra qui pense que faire des affaires avec les Russes seraient peut-être moins risqué avec les Russes qu’avec d’autres pays africains par exemple. Après, ceux qui étaient là avant, comme les anciens pays colonisateurs, ne sont sans doute pas contents de voir que les Russes s’incrustent en Afrique. Mais s’il n’y a pas de sécurité, il n’y a pas de développement économique. Or, toutes les promesses des soldats des Nations Unies, de la France, de l’Union européenne, des Etats-Unis et tout ça n’ont que marginalement apporté la sécurité dans ces régions-là."
Bonne écoute !