Dmitri Medvedev évoque une nouvelle "guerre froide"
15 février 2016
"Les déclarations de Dimitri Medvedev sont à la fois un signal de détresse et un avertissement", estime le quotidien Volksstimme. L'invocation d'une nouvelle „Guerre Froide“ résume en une formule choc à quel point la Russie et l'Alliance Atlantique se sont éloignées l'une de l'autre. Une fois déjà en 2007, le président russe avait lui-même mis en émoi les participants à la Conférence sur la Sécurité en reprochant aux Etats -Unis de vouloir dominer le monde et en critiquant l‘élargissement de l'OTAN à l'Europe de l'Est, rappelle le quotidien de Magdebourg. Déjà à l'époque, l'Occident se demandait ce que Vladimir Poutine voulait. Entretemps, on connaît la réponse: faire de la Russie une puissance incontournable. Et pour cela, il emploie la machinerie de guerre russe sans scrupules - en Ukraine comme en Syrie", conclut l'éditorialiste.
"Au double message de la Russie, on ne peut que donner une double réponse. L'une est de continuer de dialoguer ! L'autre est de ne pas se laisser intimider! estime la Süddeutsche Zeitung de Munich. "Vladimir Poutine agit, surtout en Syrie, moins grâce à sa propre force qu'à cause de la faiblesse des autres..."
"A Munich, le monde a vu une Russie aggressive, touchée par des sanctions, relève Der Fränkische Tag. Un pays qui, ce week-end encore, a recouvert Alep dans le nord de la Syrie d'un tapis de bombes, avec l'objectif clair de produire un nouveau flux de réfugiés vers l'Europe de l'Ouest. La Russie se sert des réfugiés comme d'une arme avec le but de déstabiliser l'Europe, estime le quotidien de Bamberg…
Autre thème: la répartition des réfugiés en Europe
Les éditorialistes allemands évoquent l‘échec de la chancelière à trouver l'approbation des ses partenaires européens sur la question de la répartition des réfugiés au sein de l'Union européenne.
La FAZ, la Frankfurter Allgemeine Zeitung constate que : "les temps changent rapidement! En l'espace de six mois seulement, l'Allemagne est passée du rôle de leader politique de l'Europe à celui de quémandeur. Le gouvernement à Berlin n'a pas réussi à imposer à ses partenaires européens sa stratégie pour gérer la crise des réfugiés. Après le refus des Etats d'Europe de l'Est, c'est maintenant la France qui à son tour, rejette un tel mécanisme de répartition, le Premier ministre Manuel Valls l'a annoncé à Munich. Cette défection de la France est l'une des plus grosses défaites de la Chancelière", conclut le quotidien de Francfort.
"Quelle ingratitude!", s'indigne le quotidien Märkische Oderzeitung "Après les attentats terroristes à Paris, l'Allemagne a soutenu la France et participe avec son armée aux opérations en Syrie. En contrepartie, le gouvernement allemand espérait un soutien dans sa politique d'accueil des réfugiés. Et que fait le Premier ministre français? Il refuse des quotas et signale que son pays a déjà accueilli 30.000 réfugiés et que c'est assez ! L'Allemagne en a accueilli 30 fois plus!", souligne le quotidien de Francfort sur l'Oder, dans l'est de l'Allemagne.