RCA : l’insécurité fait flamber le prix sur le marché
29 décembre 2020Les affrontements entre les FACA, appuyées par l’armée rwandaise et des soldats russes, ont lieu autour de verrou stratégique de Boali. Située à une bonne cinquantaine de kilomètres au nord-ouest de la capitale, cette localité est tenue par les forces loyalistes.
Les combats ont provoqué la coupure des routes qui mènent à la capitale. Sur le marché à Bangui, le prix des denrées grimpe et Marguerite s'inquiète : "Maintenant, nous sommes dépassées par le prix des denrées. La gousse d'oignon se vend par exemple entre 4 et 500 F".
Plusieurs convois de marchandise en provenance du Cameroun sont pris en étau et des commerçants sont empêchés de rentrer à Bangui. Ils attendent l'escorte de la Minusca qui tarde à venir.
Personne n’est épargnée
Cette situation n'a pas épargné la localité de Baoro, à 390 km de Bangui. Le père Aurélio Gazera, curé de la paroisse, brosse une situation inquiétante :
"Les activités tournent au ralenti et les boutiques sont plus ou moins ouvertes, mais il y a peu de marchandises et les commerçants tendent à cacher leurs produits les plus précieux. Donc, on est un peu en train de vivre au ralenti. Sur le corridor, on voit très peu de voitures qui passent. Les convois étaient passés quelques jours avant noël, et après ils n’ont pas pu revenir. Donc j'imagine que, surtout pour la ville de Bangui, ça commence à être un grand problème avec l'insécurité qu'il y a sur la route. Déjà ici dans les villages proches, il y a eu pillages de véhicules, il y a quelques jours. La situation reste très difficile, tout le monde surtout pour ceux qui vivent loin de la frontière et qui doivent recevoir des marchandises.
Combien de temps les habitants au faible pouvoir d'achat vont-ils pouvoir faire face à cette inflation ? Ange Maxime Kazaguy , ministre et porte-parole du gouvernement, estime que tout ira mieux quand la paix reviendra.
" Aujourd'hui nous sommes au-delà de la cinquantaine de morts. Nos frères et amis de la CEEAC l'ont bien dit après ces élections, il faudra qu'on puisse se parler, discuter des sujets nécessaire, pour conjurer les frustrations et autres", a déclaré le ministre.
Le rétablissement de la paix sera donc le premier défi à relever pour le prochain président élu du pays, toujours dans l’attente des résultats de la présidentielle de dimanche.