MSF alerte sur la situation humanitaire dans l'est de la RDC
9 février 2024Dans l'est de la RDC, les combats entre l'armée congolaise et les groupes armés continuent de faire des victimes et de pousser des milliers de personnes à chercher refuge dans des zones considérées comme plus sûres. Ces combats font aussi de nombreux blessés qui doivent être pris en charge, ceci alors que les structures médicales sont débordées et manquent de plus en plus de matériels. Médecins sans frontières signale être confronté à une situation de plus en plus inquiétante. Une situation qui a poussé l'organisation à lancer un appel à toutes les personnes impliquées dans les affrontements pour assurer la sécurité de la population et du personnel médical.
Des blessés à prendre en charge
Des déplacés, de plus en plus nombreux et parmi eux des blessés... dans l'est de la RDC, et notamment dans les Nord-Kivu et le Sud-Kivu, les combats entre groupes armés obligent les populations à fuir.
Les structures médicales de la province du Nord-Kivu, soutenues par Médecins sans frontières, sont ainsi confrontées à un nombre élevé de blessés.
Une situation qui a poussé l'organisation à lancer un appel aux groupes armés pour assurer la sécurité des patients, du personnel médical et des établissements de santé.
L'organisation insiste également sur le fait que la protection de la population civile et le libre accès des organisations humanitaires doivent être garantis.
Selon MSF, dans les semaines qui ont suivi le 22 janvier, alors que les affrontements s'intensifiaient entre plusieurs groupes armés, environ 10.000 personnes avaient fui leurs maisons dans et autour de Mweso, dans la région de Masisi, et avaient cherché refuge à l'hôpital général de Mweso.
Une situation préoccupante
Alors que des centres de santé sont surpeuplés, avec des milliers de personnes entassées à l'intérieur pour tenter de se mettre à l'abri des combats, MSF juge la situation préoccupante, d'autant que des produits essentiels pour la prise en charge sont insuffisants, tout comme la nourriture.
Dans la province du Sud-Kivu, les combats en cours ont aussi déclenché une nouvelle vague de déplacements. Si selon les Nations Unies près de 155.000 personnes ont été déplacées depuis décembre 2022, plusieurs milliers d'autres sont arrivées ces derniers jours dans les villes frontalières du sud de Bweremana et Minova.
Rabia Ben Ali la coordinatrice d'urgence de MSF au Sud-Kivu revient sur la situation sur place.
Cliquez sur l'image pour écouter ses précisions.
MSF signale aussi que la route entre Goma, la capitale du Nord-Kivu, et Shasha plus à l'ouest, est actuellement impraticable en raison des combats entre les rebelles du M23 et l'armée congolaise.
Ainsi, les patients des centres de santé du Nord-Kivu et du Sud-Kivu sont orientés vers l'hôpital général de Minova et d'autres formations sanitaires du Sud-Kivu. Ceux-ci sont surpeuplés de patients, dont un nombre croissant de survivants de violences sexuelles.
Depuis mars 2022, la multiplication des affrontements armés dans la province du Nord-Kivu, liés à la résurgence du M23, ont contraint plus d'un million de personnes à quitter leur domicile. Ils ont déclenché une catastrophe humanitaire dans une province touchée par un conflit armé et des déplacements massifs depuis plus de 30 ans.