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Présidentielle en RDC : les résultats au compte-gouttes

Avec agences
25 décembre 2023

La commission électorale (Céni) continue à diffuser des résultats encore très partiels de la présidentielle qui placent très largement en tête, à plus de 80% des voix, le chef de l'Etat sortant Félix Tshisekedi.

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Vor der Präsidentenwahl in Kongo
Image : Samy Ntumba Shambuyi/dpa/picture alliance

Les résultats annoncés jusqu'à présent portent sur 1.876.827 votants, sur un total de près de 44 millions d'électeurs inscrits dans l'immense pays d'environ 100 millions d'habitants. A ce stade du décompte des voix, Félix Tshisekedi, au pouvoir depuis début 2019 et candidat à un second mandat de cinq ans, réalise selon la Céni un score de 81,4%. 

Moise Katumbi, le principal challenger

Suivent l'homme d'affaires et ancien gouverneur du Katanga (sud-est) Moïse Katumbi (15,18%) et l'autre opposant Martin Fayulu (1,2%). La vingtaine d'autres candidats qui étaient sur les rangs, notamment le prix Nobel de la paix Denis Mukwege, n'atteignent pas 1%.

Moise Katumbi, Martin Fayulu et Felix Tshisekedi
Les opposants Moise Katumbi et Martin Fayulu défient le président sortant Felix Tshisekedi qui brigue un second mandat.

La Céni n'a pas établi le taux de participation mais décidé de diffuser progressivement depuis vendredi les résultats de la présidentielle, organisée en même temps que les législatives, provinciales et locales, pour lesquelles les résultats seront publiés plus tard. 

Le quadruple scrutin était prévu sur une journée, le 20, mais il a été prolongé en raison de multiples problèmes logistiques, officiellement d'une journée mais jusqu'à Noël dans certaines zones reculées.

Un "gigantesque désordre organisé"

Les candidats de l'opposition ont dénoncé dès le premier jour le "chaos" et les "irrégularités" ayant selon eux entaché le vote. Certains prévoient une manifestation pour mercredi prochain, d'autres demandent l'annulation pure et simple des élections. L'archevêque catholique de Kinshasa, le cardinal Fridolin Ambongo, a quant à lui qualifié les élections de "gigantesque désordre", dimanche soir durant sa messe de Noël. 

Comme une quinzaine d'ambassades avant lui, le prélat a appelé à "la prudence et la retenue", dans un pays à l'histoire politique agitée et souvent marquée par des violences, au sous-sol immensément riche en minerais mais à la population majoritairement pauvre.

Le cardinal Fridolin Ambongo à Kinshasa
L’archevêque de Kinshasa a évoqué des « images insoutenables » lors des élections.Image : Giscard Kusema/Presse- und Kommunikationsdienst der Präsidentschaft von Kongo

En plus de la suspicion des opposants depuis le début du processus électoral, la campagne a été empoisonnée par la situation sécuritaire dans l'est de la RDC, qui connaît un pic de tension depuis deux ans avec la résurgence de la rébellion du M23, soutenue par le Rwanda. 

Ouverture d’une enquête suite à la mort d’un expert électoral

Dans la nuit de vendredi à samedi, un expert belge en informatique présent à Kinshasa en soutien à la mission européenne d'observation des élections congolaises s'est suicidé en se jetant du 12e étage d'un hôtel de la capitale de RDC, selon des sources diplomatiques qui indiquent le suicide ne l’objet d’aucun doute.

L'Union européenne qui avait prévu au départ une mission plus vaste d'une cinquantaine d'observateurs, qui devaient se déployer sur tout le territoire a finalement déployé à Kinshasa une mission réduite de huit observateurs pour les élections générales dont le scrutin présidentiel. 

Selon plusieurs sources, les autorités de Kinshasa ont refusé que la mission européenne utilise ses équipements satellitaires.