RDC : le M23 profite du retrait de l'armée kényane
6 décembre 2023Le mandat de la force militaire de la Communauté d'Afrique de l'Est n'a pas été renouvelé en République démocratique du Congo, et des centaines de militaires kényans ont donc déjà regagné leur pays.
Une déception de plus pour les habitants de la région.
"Le départ des éléments de la force régionale de l'EAC n'aura aucune incidence sur la situation sur terrain parce que cette force était visiblement venue pour une promenade de santé en République démocratique du Congo, en jouant le rôle de bouclier des terroristes, jusqu'à empêcher notre armée de combattre l'ennemi", résume Vascos Saasita, juriste engagé auprès des organisations de défense des droits humains.
"Il appartient au gouvernement congolais et aux FARDC d'assurer l'intégrité territoriale."
Des combats qui reprennent à l'est de la RDC
Depuis le début de cette semaine, les combats se sont intensifiés entre l'armée congolaise et les rebelles du M23 dans le territoire de Masisi.
Le major Willy Ngoma, porte-parole militaire du M23, explique que la rébellion compte en effet profiter de ce retrait militaire.
"Tout a commencé à partir du sommet de Luanda en Angola. Bien que nous n'étions pas invités, nous avons respecté toutes les décisions des chefs d'Etats. Nous avons consenti et nous avons cédé 60 localités de plus, par rapport à ce qu'on nous avait demandé", affirme-t-il.
"Ce que nous disons, c'est que nous allons récupérer toutes les entités que nous avions cédées à L'EAC. Nous allons les récupérer, car c'est notre droit le plus légitime."
"L'EAC devrait favoriser l'Etat congolais plutôt que le M23"
La société civile du Nord-Kivu, dont Constantin Kanane est membre, estime que la force de l'EAC avait l'obligation de remettre à l'armée congolaise toutes les zones qu'elle contrôlait.
"Si le M23 peut reconquérir les entités occupées jadis par l'EAC, nous allons qualifier l'EAC et la communauté internationale de complices avec le M23. Parce que l'EAC était venue en partenariat avec le gouvernement congolais, et elle devrait tout faire pour favoriser l'Etat congolais plutôt que le M23", assure-t-il.
Le colonel Guillaume Njike, porte-parole de l'armée congolaise au Nord-Kivu, a cherché à se montrer rassurant en affirmant que toutes les dispositions avaient été prises pour préparer le départ des soldats kenyans mais dans les faits, c'est le M23, déjà présent dans ces zones, qui devrait profiter de ce retrait.