RDC : descente de l'armée à la prison centrale de Kinshasa
22 juillet 2024Selon des témoins, des descentes musclées comme celle-ci de la part des forces de sécurité congolaises ont régulièrement lieu dans cette prison, le CPRK (Centre Pénitentiaire et de Rééducation de Kinshasa), mieux connue comme la prison centrale de Makala, dans laquelle les détenus vivent dans des conditions inhumaines.
Mais cette réaction des forces de l'ordre pourraît sûrement aggraver la misère des prisonniers. C'est du moins ce que déplore la fondation Bill Clinton pour la paix, l'organisation de défense des droits des prisonniers qui a révélé la situation. Son président, Emmanuel Adou Coll, souligne l'importance des appareils de communication pour les détenus.
"Ces appareils aident les prisonniers pour le contact avec leurs familles et leurs connaissances pour leur survie parce que l'Etat congolais ne dispose pas de moyens financiers pour les prisonniers. En récupérant ces appareils, il y aura augmentation des décès que nous déplorons chaque jour dans les prisons en RDC", explique-t-il.
Des vidéos alarmistes
L'irruption inopinée des forces de l'ordre à la prison de Makala est intervenue après la publication la semaine dernière de vidéos par Stanis Bujakera, journaliste du site d'information en ligne actualité.cd et correspondant de Jeune Afrique et de Reuters, montrant clairement la misère des détenus entassés dans des petites pièces de la prison.
Stanis Bujakera a été récemment détenu à la prison de Makala, puis libéré le 20 mars 2024.
Les vidéos publiées reflètent les conditions de détention à la prison centrale de la capitale congolaise. Les forces de l'ordre effectuent régulièrement des opérations de fouille sytématiques dans les prisons, comme le confirme Ghislain Mwanji, un ancien détenu de Makala.
Des détenus privés de leur argent
Selon lui, "la raison de la fouille c'est toujours qu'on éviterait que les détenus puissent avoir des téléphones. Mais dans cette opération il y a aussi les confiscations irrégulières et brutales des biens des prisonniers et surtout des sommes d'argent. Les conditions de détention sont inhumaines. Nos prisons ressemblent à des salles des morts . Les détenus souffrent vraiment. Il faut dire qu'à la prison de Makala, il y a au moins un mort par jour".
Le Centre pénitentiaire de rééducation de Kinshasa, aussi appelé prison centrale de Makala a été construit à l'époque coloniale en 1957 avec une capacité initiale de 1.500 détenus.
Mais aujourd'hui, elle en abrite 15.000, en majorité des détenus préventifs. Une surpopulation carcérale à la base de décès réguliers, en raison notamment d'étouffement et de malnutrition.