La RDC veut faire baisser son taux de mortalité maternelle
17 novembre 2023Parmi les raisons qui expliquent ce taux de mortalité élevé à l'accouchement en République démocratique du Congo figure le manque de moyens financiers des familles. Par manque d'argent, les femmes renoncent souvent aux consultations prénatales et finissent par se présenter trop tard à l'hôpital.
Mais depuis plus d'un mois, l'Etat prend tout en charge. Roger Kamba, ministre congolais de la Santé, estime que "l'considère désormais la période de la grossesse, de l'accouchement et du nouveau-né de manière générale comme si c'était une indigence. L'Etat met les moyens pour payer à la place de la maman. En réalité, les soins ne sont pas gratuits. Ils sont payés. Sauf que la maman et le bébé ne paient pas. C'est une décision du chef de l'Etat et du gouvernement congolais pour dire qu'on doit supprimer cette barrière financière."
De nombreux défis entourent la politique
Mais depuis la mise en place de la gratuité des soins liés à la maternité, le nombre de femmes qui viennent accoucher à l'hôpital augmente, alors que l'espace et le nombre de lits sont insuffisants.
Malgré cela, les bénéficiaires de cette aide sont satisfaites.
Patience Ilenda que nous avons rencontrée au centre médical opérationnel du Camp Ceta, dans l'est de Kinshasa explique qu'elle a accouché par césarienne. "On m'a donné les médicaments. Je n'ai même pas donné d'argent. On m'a très bien soigné. Mon enfant et moi, nous sommes vraiment très bien. Je n'ai rien acheté. Le chef de l'Etat nous a pris en charge. Je le remercie pour ce geste de gratuité", poursuit-elle
Une politique bien accueillie également par les sages-femmes. Mais certaines d'entre elles rappellent qu'elles travaillent depuis plusieurs années sans salaire.
"Par rapport à la gratuité, nous sommes contentes. Mais nous, les accoucheuses, les conditions de vie que nous vivons ne sont pas normales. Nous avons fait beaucoup d'années ici. Nous n'avons même pas de prime, même pas de salaire. Nous sommes toujours comme ça. Nous n'avons pas de matricule. Nous demandons au chef de l'Etat de revoir notre situation", réclame celle-ci qui s'exprime sous le couvert de l'anonymat
Quoi qu'il en soit, la gratuité de la maternité semble assurée. Le budget de l'Etat congolais devra désormais intégrer les fonds nécessaires à la pérennisation de cette réforme dans tout le pays.