257Arts, la première galerie d'art permanente du Burundi
7 juin 2023Elle avait quitté le Burundi à la fin du lycée voyait dans la Chine une superpuissance dont il fallait se rapprocher.
"Après un travail scolaire sur la Chine, j'ai réalisé que le pays allait devenir très important et plus ou moins dominer le monde...", se remémore-t-elle. "Donc je voulais comprendre les gens, comprendre le pays, pourquoi ils font ce qu'ils font, et puis surtout leur langue !"
"L'art est un accélérateur de changement"
Six ans plus tard, en 2014, elle a ressenti le besoin de revenir dans son pays. Elle pouvait observer les changements en cours dans son pays et souhaitait y contribuer. "Je pense que l'art est un accélérateur de changement", glisse Samantha Inarukundo.
Au-delà de l'agriculture et de la santé, la jeune femme pense que le Burundi a besoin d'artistes, de culture, pour marquer son temps. C'est aussi par l'artet sa promotion que l'on construit son identité et que l'on s'inscrit dans l'Histoire en tant que pays.
A son retour, Samantha crée donc la toute première galerie d'art du Burundi : 257Arts. "C'est un tremplin qui donne aux artistes l'exposition qu'ils méritent et qui les aide à aller plus loin dans leur art, à commercialiser et à promouvoir leur travail. L'enjeu est qu'ils réussissent à vivre de leur art", explique l'entrepreneuse.
Le secret : humilité et sagesse
Forte de son expérience, Samantha Inarukundo conseille aux Burundais qui souhaiteraient, comme elle, revenir dans leur pays, de ne pas faire preuve d'arrogance.
"Aux personnes de la diaspora qui voudraient revenir au Burundi, ou en Afrique, je conseille d'avoir de la sagesse, de l'humilité et la volonté de s'adapter. Il faut accepter qu'en rentrant, vous n'allez pas changer le continent tout seul", développe-t-elle.
"Vous devez travailler avec les autres, vous devez collaborer avec eux et les comprendre. Il faut combiner sagesse et intelligence."
Le rôle de la diaspora africaine dans le développement de l'Afrique est un enjeu si important que l'Union africaine en a fait la sixième région d'Afrique.
62% des membres de la diaspora africaine souhaiteraient rentrer sur le continent pour entreprendre. Enrichis de ce qu'ils ont appris à l'étranger, ils observent son développement et sont prêts à s'investir dans ce sens.