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La Russie évalue l’avenir de sa présence militaire en Syrie

Marco Wolter | Avec agences
13 décembre 2024

La chute de Bachar al-Assad, soutenu par le Kremlin pendant des années, rebat les cartes de la présence russe en Syrie, où Moscou dispose de deux bases militaires.

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Bacha al-Assad et Vladimir Poutine entourés de soldats sur la base militaire de Hmeimim
Le président déchu Bachar al-Assad et sa famille, chassés du pouvoir en Syrie après un règne sanguinaire, ont trouvé refuge en Russie.Image : ZUMA Press/imago

Si le dictateur déchu syrien Bachar al-Assad a pu se maintenir au pouvoir aussi longtemps, c'est grâce au soutien militaire de la Russie ces dix dernières années. L'armée russe a combattu, aux côtés des troupes gouvernementales syriennes, les rebelles islamistes, que Moscou qualifie de terroristes.

Selon le porte-parole du Kremlin, la Russie a été surprise par l'offensive fulgurante des rebelles. En tout cas, l'évacuation de ses soldats n'a semble-t-il débuté qu'au dernier moment.

Deux bases militaires russes dans la région

Pendant dix ans, l'armée russe a étoffé sa présence dans la région. Elle dispose d'une base navale à Tartous, sur la côte méditerranéenne. C'est la seule base navale de la Russie en dehors de l'ex-Union soviétique. 

L'autre avant-poste est une base aérienne à Hmeimim, qui est devenue un hub important pour l'armée de l'air russe et qui a servi notamment pour transporter les mercenaires de l'ancien groupe Wagner en Afrique.

"C'était une grande démonstration de force, explique l'analyste russe Mihail Krutikhin, pour prouver que la Russie a des alliés et joue un certain rôle dans la politique mondiale".

L'avenir de ces bases est désormais compromis. Le Kremlin a expliqué faire "tout ce qui est possible" pour "entrer en contact avec ceux qui peuvent se charger de sécuriser" les installations militaires russes. 

La guerre en Ukraine accapare l'armée russe

Moscou n'est plus en position de force et se retrouve à devoir discuter avec des rebelles que son armée a combattus.

Malgré l'asile accordé à Bachar al-Assad, qui s'est réfugié en Russie, le Kremlin n'a pas commenté publiquement l'accueil du dictateur déchu. Vladimir Poutine est resté muet sur sa présence et ne l'a pas encore rencontré.

"Si Moscou ne courtise pas publiquement Bachar al-Assad et le cache quelque part pour qu'il se fasse oublier, alors il y a une chance de normaliser les relations avec les nouveaux dirigeants syriens", prédit l'expert des relations Russie-Moyen-Orient Ruslan Suleymanov.

La "défaite à retardement était inévitable” en Syrie, explique enfin un spécialiste en défense au quotidien économique russe Kommersant. Car l'armée russe a jeté toutes ses forces dans l'invasion de l'Ukraine, pour laquelle le Kremlin peine aujourd'hui à recruter de nouvelles forces, après bientôt trois ans de guerre.

Symbolbild I Journalismus
Marco Wolter Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_francais