Rwanda : des mercenaires français cités dans le génocide
24 mars 2022L’association Survie, qui milite contre "toutes les formes d’intervention néocoloniale de la France en Afrique", vient de publier des notes inédites des anciens services secrets français, la DGSE, sur le génocide de 1994 au Rwanda.
Des notes qui confirment, selon cette association, que le pouvoir français de l’époque, était informé des activités au Rwanda des mercenaires Bob Denard, Paul Barril et de leurs hommes.
Pour Survie, ces notes prouvent une volonté de dissimulation d’éléments à charge concernant la responsabilité de la France dans ce génocide.
François Cretollier est l’un des auteurs du rapport de l'association Survie. Il revient sur le rôle de ces mercenaires au Rwanda. Cliquez sur l'image ci-dessous pour écouter son interview.
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L'association Survie a demandé à la justice française d'élargir aux activités du mercenaire Bob Denard, mort en 2007, son enquête sur le rôle joué par l'ex-gendarme de l'Elysée, Paul Barril ,pendant le génocide au Rwanda.
Partie civile dans ce dossier, Survie a demandé fin novembre 2021, à la juge d'instruction parisienne chargée des investigations de mener de nouveaux actes dans cette enquête ouverte après une plainte pour complicité de génocide déposée en 2013, selon cette source.
De son côté, Paul Barril, ex-gendarme de l'Elysée sous François Mitterrand, reconverti dans les années 1980 dans la sécurité de chefs d'Etat africains, était aussi en lien avec la famille Habyarimana et se trouvait au Rwanda pendant les massacres.
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Le rapport Duclert
Dans un rapport publié en 2021, la commission présidée par l'historien Vincent Duclert, a conclu aux "responsabilités lourdes et accablantes" de la France et à l'"aveuglement" du président de l'époque François Mitterrand et de son entourage face à la dérive génocidaire du gouvernement hutu que soutenait alors Paris.
Le rapport a toutefois écarté toute "complicité" de génocide de la France.
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Plus de 800.000 personnes, essentiellement de la minorité tutsi, ont été massacrées entre avril et juillet 1994 par les milices hutu et les Forces armées rwandaises après l'attentat contre l'avion du président hutu Juvénal Habyarimana le 6 avril 1994.