S'attaquer au financement du terrorisme
14 novembre 2017"Les organismes extrémistes violents comme Al Shabab, comme Boko Haram, sont les plus riches. D’où tirent-ils leurs revenus ?" Cette interrogation du Général Paul Ndiaye repose la question sur le financement du terrorisme. Trafic de stupéfiants, contrebande d'armes, blanchiment d’argent, vol à mains armés : les sources de financement du terrorisme sont multiples et complexes.
Marcel Alain De Souza est le président de la commission de la Cedeao. Il salue les efforts consentis dans la lutte en Afrique, mais regrette quelques limites : "Sans financements, il n’y a pas de terrorisme. Et nous avons une institution spécialisée qui fait son travail. A partir des déclarations de soupçons, on détecte quel est l’argent qui va vers la spéculation, quel est l’argent qui va vers le financement du terrorisme. Mais nous n’avons pas toujours les bonnes informations."
Prendre en compte les réalités africaines
Cet enquêteur anti-terroriste, qui a accepté de nous parler sous anonymat, relève une autre faiblesse dans les stratégies de lutte contre le financement du terrorisme : "Les mécanismes mis en place ne correspondent pas aux réalités africaines, notamment le Sahel, où le taux de bancarisation est le plus faible du monde et où il y a des difficultés de traçabilité. Donc les déclarations de soupçons ne sont pas respectées. On ne peut pas les faire sur ces bases. C’est une des faiblesses."
<blockquote class="twitter-tweet" data-lang="de"><p lang="fr" dir="ltr"><a href="https://twitter.com/hashtag/MALI?src=hash&ref_src=twsrc%5Etfw">#MALI</a> : Forum international de Dakar, vers une solution intégrée pour lutter contre le terrorisme en Afrique <a href="https://t.co/y6dzDNtCRG">https://t.co/y6dzDNtCRG</a> <a href="https://t.co/hLfRCnrNUZ">pic.twitter.com/hLfRCnrNUZ</a></p>— Studio Tamani (@StudioTamani) <a href="https://twitter.com/StudioTamani/status/930140306426793989?ref_src=twsrc%5Etfw">13. November 2017</a></blockquote> <script async src="https://platform.twitter.com/widgets.js" charset="utf-8"></script>
Quelles formes de collaboration entre Etats pour résorber les failles dans les stratégies de lutte ? Pierre Lapaque, représentant régional de l’Onudc (l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime) en Afrique de l’Ouest et du Centre, prône un partage de renseignements : "Il est important que les Etats puissent communiquer, puissent se parler, puissent échanger de l’information, puissent échanger des témoins, puissent avoir des condamnations qui s’opèrent de chaque côté de la frontière. Et ça s’opère à la fois dans les pays de la sous-région, ça s’opère aussi avec des pays qui peuvent se trouver dans les Amériques, en Europe de l’Ouest, etc. "
La lutte contre le financement du terrorisme a occupé une bonne place dans les ateliers entre experts. Des recommandations seront mises à la disposition des décideurs politiques. Objectif : prendre les meilleures décisions pour tarir les sources de financement de l’extrémisme armé.