L’opposition sénégalaise rejette le dialogue de Macky Sall
4 avril 2023Preuve que le dialogue est rompu au Sénégal, l’opposition réunie autour de la coalition Yewwi Askan Wi a boycotté le défilé de mardi (04.04.23) à Dakar. Pourtant la veille, le président Macky Sall s’était montré ouvert au dialogue.
"Il nous revient de puiser à la source des anciens la sagesse qui inspire le dialogue et la concertation pour surmonter nos différences afin de rester la nation sénégalaise qui nous rassemble et nous ressemble", avait exhorté le chef de l’Etat sénégalais.
Pas un mot du président Sall sur sa candidature au scrutin présidentiel de février prochain. Le chef de l’Etat avait dit à la presse française que la Constitution lui en donnait le droit.
Le troisième mandat : un point de désaccord
Pour Thierno Bocum, l’offre de dialogue du président Sall reste encore à préciser. Selon cet opposant, le dialogue ne peut avoir lieu tant que le président ne renonce pas à une candidature pour un troisième mandat.
"S’il décide de ne pas se présenter, il pourra organiser des élections libres et transparentes. Et à partir de ce moment, poursuit le président du mouvement Agir, le dialogue est possible. Et le dialogue également doit pouvoir permettre à tous les autres candidats à qui on refuse de s’inscrire sur les listes électorales, notamment le candidat Khalifa Sall et Karim Wade, d’être candidats."
"Evidement, il y a la question du troisième mandat ou de la troisième candidature du président de la République, insiste le chercheur. Mais il y a aussi les arrestations qui sont dans le camp du parti Pastef, le principal parti de l’opposition. Il y a vraiment des points de discorde et on a du mal vraiment à voir quels peuvent être les points de dialogue sachant que les positions restent tranchées."
La voie du dialogue
Babacar Ndiaye prône tout de même le dialogue. Le Sénégal est au-dessus des partis et des contingences politiques, indique le chercheur de Wathi.
Lundi, la coalition de l’opposition Yewwi Askan Wi a rappelé au président Macky Sall qu’il lui reste dix mois avant la fin de son mandat. Le pays fait face à des tensions politiques autour de cette candidature et aussi des procès de l’opposant Ousmane Sonko. L’opposition avait prévu d’être dans les rues hier lundi, à la veille de la fête nationale, avant de reporter les manifestations.