Est-ce que les smartphones peuvent servir d'armes ?
19 septembre 2024Des centaines de bipeurs et de talkies-walkies, utilisés par le Hezbollah libanais, ont explosé simultanément mardi, puis hier. Cette cyberattaque sans précédent a tué 37 personnes et en a blessé près de 3.000.
Israël n'a pas revendiqué officiellement cette action, mais le New York Times a affirmé que les services de renseignement israéliens du Mossad seraient parvenus à intercepter et à piéger les appareils avant leur livraison à l'organisation terroriste.
Les objets connectés
Depuis, des rumeurs circulent sur internet qui affirment que les smartphones aussi pourraient être utilisés comme des armes pilotées à distance contre leurs propriétaires.
Tout objet connecté, du réfrigérateur à la voiture, peut être utilisé pour récolter des données sur ses utilisateurs. Un smartphone est ainsi une porte d'entrée non seulement sur le monde, pour vous, mais aussi sur votre vie privée, pour quelqu'un situé à l'extérieur et qui serait mal intentionné.
Des smartphones qui explosent ?
La batterie d'un smartphone peut entrer en surchauffe et prendre feu. C'est arrivé plusieurs fois, rien que l'année dernière, par exemple sur un iPhone en chargement dans l'Ohio ou sur un vol d'Air India.
Cela peut être dû, entre autres raisons, à un choc subi par le téléphone, un court-circuit ou une exposition trop longue au soleil.
Mais ces cas sont accidentels et relativement rares.
Les téléphones ont, en revanche, déjà été utilisés pour tuer.
Le Financial Times rappelle notamment le cas de Yahya Ayyash, un constructeur de bombe du Hamas, tué en répondant à un appel de son père sur son portable Motorola Alpha, dans lequel les services intérieurs israéliens, le Shin Bet, avaient introduit 50 grammes de charge explosive. C'était en 1996, il y a près de trente ans.
Cela dit, depuis, la technologie des téléphones portables a considérablement évolué. Contrairement aux bipeurs et autres talkies-walkies, les smartphones sont trop sophistiqués pour permettre aisément d'y introduire des explosifs après-coup.
Risque de logiciels espions
En revanche, ils sont faciles à pirater et les logiciels espions ou malveillants sont, par exemple, difficiles à détecter.
C'est d'ailleurs pourquoi Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, avait demandé durant l'année écoulée à ses membres de communiquer plutôt par bipeurs et talkies-walkies qu'avec des smartphones, surveillés de près par les services israéliens : par "sécurité".