Soudan : un pays qui a plus que jamais besoin d'aide
19 mai 2023Avant la guerre, au Soudan, une personne sur trois dépendait déjà de l'aide humanitaire, selon l'Onu. Avec les affrontement qui durent maintenant depuis un peu plus d'un mois, la situation humanitaire n'a fait que s'aggraver. L'Onu estime désormais à plus de trois milliards de dollars les besoins en aide humanitaire pour les Soudanais.
Besoin de plus de fonds
Désormais, pour permettre aux agences en charge de l'aide humanitaire de traiter les quelque 18 millions de personnes les plus vulnérables dans le pays, l'Onu estime avoir avoir besoin de 2,6 milliards de dollars, soit quasiment un milliard de plus qu'en décembre dernier.
Pour les réfugiés qui ont fui les combats, l'Onu, qui prévoit que quelque 1,1 million de personnes pourraient quitter le Soudan cette année, demande 470,4 millions de dollars.
Le Soudan au menu à l'UA
Face à une situation sécuritaire et humanitaire de plus en plus inquiétante, mardi (16.05), au siège de l'Union africaine à Addis-Abeba, en Ethiopie, la question du Soudan a été évoquée lors d'une réunion.
"Nous avons discuté de questions politiques, en particulier sur la crise soudanaise. Les organisations trilatérales, à savoir les Nations unies, l'Union africaine et l'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) ont continué à travailler avec les parties pour faire avancer le cessez-le-feu" a expliqué Moussa Faki Mahamat le président de la Commission de l'Union africaine.
Faire avancer le cessez-le-feu mais aussi permettre l'ouverture de couloirs humanitaires, plusieurs voix s'élèvent depuis plusieurs jours pour réclamer cela, sans réellement parvenir à des résultats.
Vers un enlissement
Jabeur Fathally est spécialiste du monde arabe et directeur par intérim du Centre de recherche et d'enseignement sur les droits de la personne de l'Université d'Ottawa.
Il rappelle que le conflit va aggraver la situation des Soudanais qui dépendaient déjà beaucoup de l'aide humanitaire. Il craint par ailleurs un enlisement du conflit.
Selon lui, la résolution de la crise au Soudan passe par une intervention plus ferme de la communauté internationale, qui devrait imposer un agenda de sortie de crise aux belligérants.