Le Sahel, région du monde la plus touchée par le terrorisme
21 août 2023Le 21 août marque la Journée internationale du souvenir, en hommage aux victimes du terrorisme. Elle a été créée en 2017 par les Nations unies. L'objectif est d'honorer et de soutenir les victimes du terrorisme comme Maloum Abba qui vivait avec sa famille à Ngouboua, dans la région du Lac Tchad. Il y a quatre ans, son village a été attaqué par les terroristes de Boko Haram. Il a dû s'enfuir avec plusieurs membres de sa famille pour se réfugier près de Bol, chef-lieu de la province du Lac Tchad.
"Quand Boko Haram est venu, Il y a près de quatre ans dans notre village, ils ont tué nos proches, brûlé toutes nos maisons, arraché nos biens. Ils ont enlevé nos enfants et nos femmes. Nous avons tout perdu. Maintenant, je ne peux plus pratiquer la pêche ni l'agriculture. Nos femmes ne peuvent plus vendre du poisson, les conditions de notre vie sont extrêmement difficiles. Nous avons vraiment peur."
Traumatisme à vie
Bien que cette journée du 21 août vise à soutenir les victimes et les survivants du terrorisme, le traumatisme est toujours présent. Et les victimes vivent avec.
En 2021, Zirbrine Abassa Seyni, a vu son père être assassiné dans une attaque djihadiste dans la région de Tillabéry, située au sud-ouest du Niger : "Mon père a été massacré dans la même attaque avec 17 autres membres de ma famille dans la mosquée de mon village, en pleine prière du soir. Aujourd'hui, après la perte de mon papa dans cette attaque, rien ne peut le remplacer. Cela nous a laissé des veuves et des orphelins."
Manque de volonté politique
Zirbrine Abassa Seyni déplore un manque de volonté politique des Etats dans la lutte contre le terrorisme.
Entre 2007 et 2022, dans le Sahel, près de 7.000 attaques djihadistes ont été enregistrées. Ces attaques ont fait près de 23.000 morts, selon le rapport de l'Indice 2023 du terrorisme mondial, publié par l'Institut pour l'économie et la paix.
Ce rapport précise que ces quinze dernières années, les attaques terroristes dans le Sahel ont augmenté de 2.000%. Les Etats de la région, mais aussi l'organisation militaire du G5 Sahel, affaiblis par les putschs militaires, peinent à faire face aux groupes armés djihadistes.