La genèse de l'affaire Ousmane Sonko-Adji Sarr
23 mai 2023La figure montante de la scène politique sénégalaise est accusée de viols sous la menace d’une arme et de menaces de mort par la jeune Adji Sarr, employée d'un salon de beauté que fréquentait le président des Patriotes africains du Sénégal pour l’éthique, le travail et la fraternité.
Au Sénégal, il faut remonter au procès, en 1963, de l’ancien Premier ministre Mamadou Dia, pour une tentative de coup d’Etat pour retrouver un tel retentissement autour d’une affaire judiciaire impliquant un responsable politique.
Le début des faits remonte au 6 février 2021, lorsque, Adji Sarr, porte plainte pour "viols répétitifs" et "menaces de mort" contre Ousmane Sonko, candidat déclaré à l'élection présidentielle du 24 février 2024.
Le 3 mars 2021, le député et maire de Ziguinchor est officiellement mis en cause puis convoqué par le doyen des juges du tribunal de Dakar.
Escorté par ses partisans, Ousmane Sonko quitte alors son domicile dakarois de la Cité Keur Gorgui et se dirige vers le palais de justice. Il est ensuite arrêté pour "trouble à l’ordre public", puis libéré sous contrôle judiciaire, après plusieurs jours d'émeutes dans tout le pays.
Des émeutes qui ont fait 14 morts et occasionné de nombreuses scènes de pillages.
Malgré l'audition au fond de la victime, la procédure judiciaire piétine par la suite. Ce n’est que début mars 2022, qu’Ousmane Sonko est auditionné pendant trois heures par les juges.
Il a affirmé alors avoir contesté les faits qui lui sont reprochés et "démonter l’accusation en fournissant les preuves de son innocence".
La confrontation entre Ousmane Sonko et Adji Sarr n'est intervenue que le 6 décembre 2022.
Enfin, le procès !
Le procès est ensuite fixé au 16 mai avant d'être renvoyé à ce mardi 23 mai à cause de l'absence de l'opposant qui se trouvait dans son fief de Ziguinchor, en Casamance, où ont eu lieu des affrontements entre ses jeunes supporters et les forces de sécurité.
Arrivé troisième lors de la présidentielle de 2019, Ousmane Sonko affirme que cette accusation est une manipulation politique en vue de le mettre hors course de tout mandat électif. Car s'il était condamné, l'opposant serait inéligible.
Ousmane Sonko a réclamé vendredi dernier des garanties sur sa sécurité personnelle, une condition pour être présent à son procès pour viols présumés qui s'ouvre donc, sauf report de dernière minute, ce mardi matin à Dakar.