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Au Tchad, le soutien psychologique aux enfants s’organise

Blaise Dariustone
18 juillet 2023

Plus de 100 000 enfants réfugiés sont traumatisés par les violences dont ils ont été victimes ou témoins au Soudan. Reportage dans le camp d’Ourang.

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Des enfants et des femmes du camp de réfugiés de Borota au Tchad, près de la frontière avec la région soudanaise du Darfour sont rassemblés autour des humanitaires.
L’UNICEF demande 25 millions de dollars pour mener à bien des interventions vitales le long de la frontière entre le Tchad et le SoudanImage : Blaise Dariustone/DW

Il est midi dans le camp d’Ourang, non loin de la frontière avec le Soudan. Malgré un soleil brûlant et une température qui frôle 45 degrés, des agents de l’ONG HIAS regroupent plusieurs enfants réfugiés sous des arbres pour essayer de créer un climat de détente. Ces enfants chantent et dansent sous la supervision de leurs encadreurs.

"En attendant que le camp se mette en place, de temps en temps, nous sommes appelés à organiser ces activités récréatives, sportives, culturelles", explique Joseph Désiré Havyarimana, le directeur du programme d’assistance psychosociale de l’ONG HIAS.

Le but de ces activités est "d'essayer de créer un climat de détente qui permet en même temps à ces enfants de tisser des liens sociaux, de s'épanouir ensemble et de se sentir intégrés dans leur nouveau milieu", ajoute Joseph Désiré Havyarimana.

Une famille de refugiés soudanais assise devant une tente.
L’UNICEF et ses partenaires ont revu leur prévision initiale de 100 000 à 310 000 réfugiés et rapatriés attendus d’ici décembre 2023 au TchadImage : Blaise Dariustone/DW

La petite Hawa, venue de Tindelta il y a deux jours, visiblement traumatisée, est loin d’oublier l’horreur vécue. Orpheline de père, elle est arrivée au Tchad seule, sans sa mère et ses frères.

"Je vais bien ici avec mes amis, mais en même temps, je suis aussi triste parce que je ne sais pas où se trouvent ma mère et mes deux frères. Je ne sais que faire", dit-elle.

Younous, un autre enfant réfugié soudanais, remercie les humanitaires pour cette assistance psychologique.

"Je suis content d’être ici. Le fait de m’amuser avec les autres chaque jour me fait du bien. Mais il faut aussi qu’on nous donne à mangeret des vêtements, car nous sommes arrivés ici les mains vides", ajoute le jeune garçon.

Ecouter le reportage de Blaise Dariustone

L'accès à l'éducation des enfants refugiés

Pour Joseph Désiré Havyarimana, la priorité est aussi de rescolariser ces enfants.

"Ces enfants ont traversé des moments difficiles. Donc lorsqu'ils arrivent ici, ils doivent se sentir accueillis. Car ils ont le droit de s'épanouir, d'aller à l'école, etc. On va faire des plaidoyers auprès des partenaires d'éducation pour qu'il y ait la mise en place d’écoles, y compris l'éducation préscolaire. Bref, nous sommes assurés que les enfants auront accès aux services auxquels ils ont droit", conclut le directeur du programme d’assistance psychosociale de l’ONG HIAS

Selon l’Unicef, plus de 330 enfants auraient été tués et plus de 1.900 autres blessés depuis le déclenchement de la guerre au Soudan. Et plus de 13 millions d’enfants ont désormais besoin d’une aide humanitaire pour couvrir leurs besoins en matière d’eau, de santé, de nutrition et de protection.

Vue arienne de N'Djamena
Blaise Dariustone Correspondant au Tchad pour le programme francophone de la Deutsche Welledw_francais