Tchad : réactions après la mise en place du CNT
27 septembre 2021Conformément à la charte de transition militaire, le Conseil national de transition (CNT) est un parlement provisoire. Il a pour mission de suivre et contrôler l’exécution par le gouvernement des décisions du CMT, d’exercer la fonction législative ou encore de veiller à la défense des droits de l’Homme et des libertés.
Après sa mise sur pied, sa principale mission très attendue est la rédaction dans les semaines à venir d'une nouvelle Constitution.
Mais pour l’analyste politique Kebir Mahamat Abdoulaye, la mise en place tardive de cet organe risque de prolonger la transition militaire en cours.
"C’est un organe très important dont la nécessité s’impose dans la transition. Mais les défis sont immenses parce que le Conseil national de transition est installé après quatre mois de transition. Théoriquement, il reste 14 mois pour finir la transition. Il est fort probable que la transition soit prolongée pour asseoir une bonne transition."
Moyens
Un avis que ne partage pas le politologue Evariste Ngarlem Toldé. Pour lui, il suffit de mettre le plus tôt possible des moyens à la disposition des membres de cet organe.
"Ils vont peut-être rattraper le retard, désigner les membres du bureau notamment : le président, deux vice-présidents et cinq questeurs voilà…c’est ce que dit la charte de transition. Ils vont donc se retrouver en plénière et puis mettre sur pied des commissions qui vont travailler conformément aux projets de lois soumis par le gouvernement. Ils ont 102 jours de sessions donc ils essayeront de rattraper ce temps perdu. Ce qui est essentiel dans leur mission d’aujourd’hui, c’est d’adopter le projet de Constitution. C’est là où le bât blesse. Alors que tout le monde attend le dialogue ou la conférence nationale souveraine qui va mettre en place les institutions de la transition, on voit mal cet organe se mettre à adopter déjà le projet de la Constitution", soutient Evariste Ngarlem Toldé.
Selon le communiqué de presse, les 93 membres "désignés" du CNT sont issus de "12 composantes", notamment les partis représentés à l'Assemblée dissoute, des partis qui n'y figuraient pas, des membres des forces de Défense et de Sécurité, de la société civile, des autorités traditionnelles et d'organisations de jeunes et de femmes.
"Nous ne sommes pas dans le CNT. Aucun membre de Wakit Tamma. Nous sommes du côté du peuple", a assuré à l'AFP vendredi soir le coordinateur de cette plate-forme de l'opposition au CMT, Max Loangar.
Outre la mise en place du Conseil national de transition, le comité d’organisation du dialogue national inclusif, créé en août dernier, est également à pied d’œuvre pour l’organisation, d’ici fin novembre, de ce dialogue devant conduire à l’organisation des élections générales, au plus tard, fin 2022.