Le Tchad a un nouveau gouvernement
27 mai 2024Le Tchad a enfin un nouveau gouvernement. Quatre jours après sa nomination, le nouveau Premier ministre de la Ve République, Allamaye Hallina, a formé son équipe. Dévoilée à la mi-journée ce lundi 27 mai, elle est sans surprise : tous les fidèles du président Mahamat Idriss Déby Itno sont en poste. Le gouvernement est composé essentiellement d'anciens ministres fidèles à Mahamat Idriss Déby Itno.
Parmi eux, l'ancien ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Abderaman Koulamallah. Celui-ci hérite désormais du ministère des Affaires étrangères, tout en conservant le rôle de porte-parole du gouvernement.
Amina Priscille Longoh maintenue à son poste
Il remplace à ce poste l'ambassadeur Mahamat Saleh Annadif. Selon plusieurs sources, Mahamat Saleh Annadif, après plus de deux ans passés à la tête de la diplomatie tchadienne, aurait lui-même souhaité partir. Autre figure clé de ce nouveau gouvernement, l'indéboulonnable ministre de la Femme, Amina Priscille Longoh, maintenue après plus de cinq ans à la tête de ce ministère. Le tout puissant Tahir Hamid Nguilin, cousin du chef de l'Etat, est également reconduit dans ce nouveau gouvernement en tant que ministre d'Etat, ministre des Finances. Il s'occupera désormais aussi du Budget, de l'Economie et de la Coopération internationale.
Les candidats à la présidentielle écartés
Limane Mahamat, qui a conduit l'organisation du référendum, est aussi reconduit en tant que ministre d'Etat, ministre de l'Administration du territoire.
En outre, les anciens ministres et secrétaires d'Etat issus du parti Les Transformateurs, qui contestent toujours la victoire de Mahamat Idriss Déby Itno, n'ont pas été reconduits. Aucun des huit autres candidats qui ont félicité le nouveau président pour sa victoire n'a été nommé dans ce gouvernement, contrairement à ce que certains supposaient.
"La transition est terminée"
Pour certains analystes, à travers cette nouvelle équipe gouvernementale, Mahamat Idriss Déby Itno n'aurait fait que traduire en acte sa volonté de gouverner sans partage. En effet, lors d'un banquet offert le 17 mai dernier aux leaders des partis politiques, associations et anciens leaders rebelles ayant soutenu sa campagne présidentielle, il avait déclaré : "C'est notre projet, c'est notre victoire et c'est à nous de le porter. Donc, sur ce point, soyez rassurés, vous ne serez pas déçus. La transition est terminée. C'est une nouvelle page avec le retour à l'ordre constitutionnel. Plus de gouvernement d'union nationale. J'exécuterai mon programme avec ma coalition".