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Togo : l'armée reconnaît avoir tué sept civils par erreur

15 juillet 2022

Le gouvernement dit avoir lancé une enquête sur les circonstances de cette bavure, mais le dédommagement des familles des victimes reste incertain.

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Le poste-frontière entre le Togo et le Ghana
La menace terroriste ne cesse de s'étendre en Afrique de l'OuestImage : Sabine Beyerle/IMAGO

C'est une première. L'armée qui commet une telle bavure contre des civils et reconnaît avoir commis une erreur.L'armée togolaise , qui voit les attaques djihadistes se multiplier sur le sol de ce pays, a tué sept civils dans le village de Margba dans le nord du Togo après les avoir pris pour des djihadistes.

Le haut commandement de l'armée, selon le porte-parole du gouvernement Akodah Ayewouadan, est allé à la rencontre des familles des victimes en signe de compassion. Mais la question qui se pose est celle de savoir si en même temps le gouvernement procédera á des dédommagements.

Des agriculteurs togolais travaillent dans leur champ
Le nord du Togo est devenu la nouvelle cible d'attaques djihadistesImage : François Galland/Godong/picture alliance

Akodah Ayewouadan explique que "les questions de dédommagement ne sont pas des questions extrêmement graves, car nous pouvons toujours les régler. Pour ce qui est des militaires fautifs, nous sommes dans un état d'urgence sécuritaire. Les procédures dans ce cas de figure seront respectées et le droit sera dit. N'ayez aucune crainte là-dessus."

Les organisations des droits humains soulagés

Les organisations de défense des droits de l'homme ont souvent pointé du doigt l'armée pour des violences commises contre les civils, lesquels actes, affirment-ils, passaient dans une totale impunité. Cette fois, les mêmes organisations saluent l'acte posé par l'armée. 

"Nous sommes rassurés de voir que cette fois, l'armée a joué la carte de la transparence, parce que par le passé, il y a eu des incidents, des violations des droits de l'homme où il y a eu des pertes en vies humaines. Des enquêtes ont été ouvertes, mais c'est difficilement que les acteurs que nous sommes arrivent à connaître la suite", déclare Godwin Kokou Etse, directeur exécutif du Centre de Documentation et de Formation sur les Droits de l'Homme (CDFDH). 

Les pays côtiers menacés

De plus en plus, la menace terroriste s'étend aux pays côtiers. Le Ghana, le Bénin, la Côte d'Ivoire et le Togo ont dans un passé récent enregistré ce genre d'attaques. 

Une moto chargée de marchandises circule dans une rue de Lomé
Jamais l'armée togolaise n'avait reconnu une bavure de la part de ses troupesImage : Halil Sagirkayapicture alliance / AA

Akodah Ayewouadan, le porte-parole du gouvernement reconnaît la nature inhabituelle de l'insécurité à laquelle son pays fait face : "Vous savez, le djihadisme entraîne une guerre complètement assymétrique et qui impose de revoir les formes classiques de lutte armée. Évidemment, les attaques seront beaucoup plus fréquentes et il s'impose à nous d'adapter notre stratégie. Il n'y a pas de crainte à avoir sur les capacités de nos forces de défense et de sécurité à juguler ces attaques".

Le porte-parole a confirmé l'information selon laquelle il y a eu d'autres incursions djihadistes visant des civils dans deux localités de la préfecture de Kpendjal dans la nuit de jeudi (14.07). Les médias togolais parlent de dix morts, mais le gouvernement affirme que l'armée est encore au stage de la collecte d'informations pour faire la lumière sur l'incident.