L’opposition togolaise contre le report des élections
4 avril 2024Officiellement, ce report est la réponse à une demande du bureau de l’Assemblée nationale togolaise qui a souhaité disposer de quelques jours pour engager des consultations, à la suite d’une demande de relecture de la nouvelle Constitution faite par le président de la République.
Le changement de Constitution, sa relecture et le report des élections législatives et régionales, initialement prévues pour le 20 avril, ne sont pas du goût de l’opposition et de la société civile togolaise.
"Le Front citoyen Togo debout est opposé à la relecture de la Constitution en vue de son adoption par le Parlement. Et Le Front citoyen Togo debout demande l’annulation pure et simple de ce projet de nouvelle Constitution pour notre pays", a déclaré David Dosseh, du Front citoyen Togo debout.
Le député Gerry Taama, du Nouvel engagement togolais, va dans le même sens. Selon lui, c’est la nouvelle Assemblée nationale, issue des prochaines élections législatives, qui devrait travailler sur la question.
"Nous sommes à la veille des élections législatives, il serait judicieux de laisser à la prochaine législature, éventuellement, l’initiative de cette révision constitutionnelle, si nécessité de révision constitutionnelle il y a", a-t-il estimé.
La surprise de l'opposition
Gerry Taama fait aussi part de sa surprise quant au report des élections et s’interroge sur le bien-fondé de cette initiative : "C’est une grosse surprise, c’est beaucoup d’interrogations".
Cette situation risque d’exacerber la tension politique au Togo et le défenseur des droits humains, David Dosseh, craint que cela n’aboutisse à une crise.
"Le report des élections législatives, à quelques heures de l'ouverture de la campagne, est un précédent grave et démontre, peut-être, les difficultés dans lesquelles se trouve le pouvoir togolais. Cette procédure visant à adopter une nouvelle Constitution viole les dispositions de la Constitution et constitue une tentative de renversement du régime constitutionnel du Togo. Ce sont des actes qui sont punis par la loi et nous espérons que cela ne va pas entraîner le pays dans une situation extrême de crise socio-politique."
Le pouvoir en place envisage des concertations en vue de l'adoption de la nouvelle Constitution. Mais les partis politiques et organisations de la société civile estiment qu'il est trop tôt pour dire s’ils y participeront ou non.