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Guerre en Ukraine : Moscou veut faire tomber Kiev

Marco Wolter | Avec agences
25 février 2022

Les troupes russes sont entrées dans la capitale au deuxième jour de leur offensive en Ukraine. Moscou appelle l'armée ukrainienne à capituler.

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Les premières roquettes se sont abattues à KievImage : Emilio Morenatti/AP/picture alliance

Prendre la capitale et renverser le président Volodymyr Zelensky semble être l’objectif numéro un de Moscou. Vladimir Poutine a qualifié ce vendredi (25.02) le président ukrainien de "néonazi" qui serait entouré de "drogués", qui ont "pris en otage le peuple ukrainien".

Le chef du Kremlin a appelé l’armée ukrainienne à prendre le pouvoir. Ceux qui résistent sont des "terroristes" à ses yeux.

A Kiev, on a pu entendre des échanges de tirs et des explosions dans un quartier au nord de la capitale.

Faire tomber Volodymyr Zelensky au plus vite et couper la tête de l’Etat ukrainien permettrait à Vladimir Poutine de mener une guerre éclair.

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Ce risque semble bien présent : la France a d’ailleurs fait savoir ce matin dans une intervention de son ministre des Affaires étrangères qu’elle prendrait les dispositions nécessaires si la vie du président ukrainien venait à être menacée, sans toutefois prononcer le mot d’exfiltration.

Les versions varient : cet immeuble à Kiev a été détruit soit par un tir de missile, soit par le crash d'un avion de chasse
Les versions varient : cet immeuble à Kiev a été détruit soit par un tir de missile, soit par le crash d'un avion de chasseImage : Wolfgang Schwan/AA/picture alliance

L’exil

Pendant que la guerre fait rage à travers le pays, des dizaines de milliers d’Ukrainiens continuent à fuir. On compte déjà au moins 100.000 déplacés.

Certains prennent la route à pied, emportant simplement une valise avec eux, à l’image de Marika. Elle vient de Koson, à l’ouest du pays et vient de passer la frontière vers la Hongrie :

"Je suis épuisée, nous n'avons pas dormi de la nuit. On s’est endormis en pleurant, sans savoir de quoi le lendemain serait fait. On a regardé la télévision qui montrait les bombardements incessants et ces scènes tellement horribles. La guerre peut arriver jusqu’à nous à tout moment. C'est malheureux d’en arriver là, à mon âge, confrontée à une guerre. On a dû tout laisser derrière nous, le travail de toute une vie. C'est un sentiment terrible de quitter son chez-soi. Vous ne pouvez pas imaginer ce que je ressens."

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Puissance de frappe russe

De nombreux experts en questions de militaires et de sécuritée s’accordent à dire qu’il s’agit d’une guerre asymétrique.

Dans le rapport de force, le budget de la défense de la Russie est dix fois plus élevé que celui de l’Ukraine d’après la Banque mondiale.

La Russie dispose en tout de cinq fois plus de soldats, de deux fois plus de réservistes, de trois fois plus de chars d’assaut et dix fois plus d’avions de chasse.

De nombreux civils ukrainiens ont rejoint les forces de défense territoriales
De nombreux civils ukrainiens ont rejoint les forces de défense territorialesImage : Mikhail Palinchak/REUTERS

Mais il ne faut pas sous-estimer la résistance des Ukrainiens, a estimé le ministre britannique de la Défense, Ben Wallace :

"L'un des aéroports importants qu'ils essayaient de prendre hier (jeudi) avec leur unité d'élite a été un échec, puisque les Ukrainiens ont réussi à le reprendre. Je pense que contrairement aux grandes affirmations russes et à la vision du président Poutine, qui se voyait libérer les Ukrainiens qui allaient se rallier à sa cause, eh bien il s'est complètement trompé. L'armée russe n'a pas atteint son objectif principal le premier jour. "

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Les civils appelés à défendre l'Ukraine

Volodymyr Zelenski a publiquement invité les Européens ceux qui savent se battre à venir en Ukraine pour repousser cette invasion. Le pouvoir ukrainien a appelé ses citoyens à se munir de cocktails molotovs face à l'ennemi.

L'armée ukrainienne affirme que la Russie aurait déjà perdu plus de 30 chars, 130 véhicules blindés de combat, sept avions et six hélicoptères. Mais ces chiffres restent difficiles à vérifier.

L'Otan s'est réunie en sommet par visioconférence pour renforcer la défense de ses pays membres et décider de l'aide matérielle à apporter à l'Ukraine
L'Otan s'est réunie en sommet par visioconférence pour renforcer la défense de ses pays membres et décider de l'aide matérielle à apporter à l'UkraineImage : Olivier Matthys/AP/dpa /picture alliance

Enfin, sur le plan militaire, l’Otan s’est réunie en sommet. L’Alliance transatlantique a déjà annoncé qu’elle allait enclencher des plans de défense. Ce vendredi, le patron de l’Otan Jens Stoltenberg a promis que les pays de l’Alliance continueraient à fournir des armes à l’Ukraine, notamment des systèmes de défense anti-missiles.

Appels à une reddition

Sur le front diplomatique, le Kremlin a annoncé que Vladimir Poutine serait prêt à envoyer une délégation à Minsk, au Bélarus, pour des pourparlers avec l'Ukraine.

Mais cette offre a une condition, celle que l’Ukraine capitule, comme l’a précisé Serguei Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères :

"Personne ne va occuper l'Ukraine. Le but de l'opération a été clairement énoncé : c'est la démilitarisation et la dénazification. Nous sommes prêts à négocier. A tout moment, dès que les forces armées de l'Ukraine répondront à l'appel de notre président : elles doivent cesser de résister et déposer les armes. Personne ne va les attaquer, personne ne va les opprimer, laissez-les retourner dans leurs familles. Et donnons au peuple ukrainien, tous ensemble, la possibilité de déterminer son propre destin."

Nouvelle vague de sanctions, l’Allemagne critiquée

Pendant ce temps, l’Union européenne a notamment décidé de sanctionner directement Vladimir Poutine et Sergueï Lavrov par un gel de leurs avoirs dans l’UE.

Cette réponse par des sanctions, qui plus est graduelles, est jugée insuffisante à Kiev.

Des manifestations contre la guerre se sont tenues dans de nombreuses villes européennes, comme ici à Hambourg en Allemagne
Des manifestations contre la guerre se sont tenues dans de nombreuses villes européennes, comme ici à Hambourg en AllemagneImage : Christian Charisius/dpa/picture alliance

L’Allemagne s’est notamment retrouvé pointée du doigt pour s’être opposée jusqu’à présent à exclure la Russie du système d'échanges bancaire international appelé Swift. Cette mesure serait vue comme une sanction maximale contre les intérêts financiers de la Russie.

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Le Royaume-Uni ou la France plaident en faveur d’une exclusion. Mais Berlin, première puissance économique européenne, est réticente, et s’est justifiée par la voix du porte-parole du chancelier Olaf Scholz :

"Il faut savoir qu’une suspension de Swift est techniquement très lourde à préparer et a également des conséquences massives sur les paiements en Allemagne et pour les entreprises allemandes qui font des affaires avec la Russie, de même que pour les paiements de livraisons d'énergie. Cela doit être bien préparé".

Condamnations d’Angela Merkel

Toujours en Allemagne, l’ancienne chancelière Angela Merkel a fait une déclaration à la presse, sa première depuis qu’elle a quitté le pouvoir :

"Cette guerre d'agression menée par la Russie marque une profonde rupture dans l'histoire de l'Europe après la fin de la Guerre froide. Cette violation flagrante du droit international n'a aucune justification et je la condamne avec la plus grande fermeté."

Enfin, le Conseil de sécurité de l’Onu doit se réunir dans la soirée à New York pour voter sur une résolution condamnant la Russie. Mais comme la Russie a un droit de véto, cette initiative est vouée à l’échec.

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Marco Wolter Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_francais