Un an après le coup d'Etat, les Gabonais font le point
30 août 2024Depuis le coup d'Etat du 30 août 2023, le Gabon est dirigé par un Comité de Transition qui a promis de restaurer la stabilité et de préparer une nouvelle ère démocratique. Mais un an plus tard, les avis sur le bilan de cette année de transition sont partagés.
Du positif mais pas que
Pour Arsène Edouard Nkogue, désigné par Brice Oligui Nguema, le chef de la junte, pour être délégué de la mairie du 5e arrondissement de Libreville, les avancées sont notables : "C'est un bilan positif, je peux parler de l'arrondissement dont j'ai la gestion, le cinquième arrondissement, le président nous a rendu notre dignité. Le pays est en chantier, en un an les militaires ont réussi à faire ce que nous les civils on m'a pas pu faire en 14 ans."
Cependant, tous ne partagent pas cet enthousiasme. Cyr Pavlov Moussavou, sociologue politique, exprime une opinion plus nuancée : "C'est un bilan que je trouve à la fois encourageant parce qu'il y a une réelle volonté politique, mais surtout mitigé aussi, raison pour laquelle j'invite les nouvelles autorités à accélérer la cadence en ce qui concerne par exemple l'engagement des réformes majeures sur le plan politique, économique ou encore administratif."
Déception dans la rue
Dans les rues de Libreville aussi, l'opinion publique semble divisée. Plusieurs gardent l'espoir d'un avenir meilleur. Mais d'autres, comme Georges Olingo, chômeur d'une cinquantaine d'année, estiment que la transition ne va pas dans le bon sens : "Je suis déçu, on dort dans le noir, il n'y a pas d'eau, là les enfants vont bientôt repartir à l'école, 30.000 francs par enfant, dans les établissements publiques, non, je ne crois pas qu'on a jubilé (il y a un an) pour ça."
Alors que le Gabon s'apprête à commémorer le premier anniversaire du putsch qui a mis fin à 55 ans de dynastie Bongo, le bilan de la transition reste mitigé, reflétant les espoirs et les incertitudes d'un peuple toujours en quête de changement.