Un "guerrier contre son gré"
24 septembre 2014Barack Obama est un "guerrier contre son gré", écrit la Süddeutsche Zeitung. Le président américain a débuté une guerre en Syrie, ce qu'il avait jusque-là toujours voulu éviter. Et ce, même quand le régime de Bachar al Assad a utilisé des armes chimiques contre son propre peuple. Barack Obama connaît trop bien ce qui s'est passé au Vietnam, en Afghanistan et en Irak. Le "gendarme en chef du monde" a procrastiné, tenté de repousser toute intervention. N'a-t-il pas ainsi laissé le champ libre à l'État islamique?, se demande le journal. Mais si les djihadistes ne sont pas arrêtés maintenant, ne faudra-t-il pas le faire ensuite au Liban par exemple? Le président américain est pris dans une logique d'escalade de la violence et il manque une stratégie pour apporter la paix et un nouveau régime en Syrie.
Maintenant qu'un "monstre islamiste" est né en Syrie, les États-Unis se sentent obligés d'agir, mais seulement par les airs, sans envoyer de troupes au sol, note Die Welt. Or, la lutte contre l'État islamique a besoin d'un relais sur le terrain. Mais qui? La "vérité qui dérange" est la suivante: les forces modérées de Syrie, opposées au régime, ont été abandonnées par les pays occidentaux, "indécis et égocentriques". L'état-major américain a annoncé qu'il formerait 5000 opposants et leur fournirait des armes. Mais c'est maintenant que la coalition a besoin d'eux et pas dans un an, s'insurge Die Welt.
Si les Occidentaux se sentent menacés par l'État islamique, les pays arabes également et en particulier l'Arabie Saoudite, qui fait partie de la coalition, note la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Tous ont regardé les islamistes "s'agiter", espérant qu'ils se contenteraient de leurs positions acquises. Mais l'EI, comme Al Qaida, menace le royaume saoudien, où les idées islamistes peuvent trouver des oreilles attentives. Au nord, la Syrie et l'Irak sont en feu, au sud, le Yémen est aussi menacé. Riyad a tout intérêt à ce que la coalition remporte la victoire contre l'EI.